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GAZETTE DES BEAUX-A11TS.
représentés actuellement par plusieurs maisons en bordure et la
mairie du XIIe arrondissement. C’est donc très certainement, du côté
opposé, en arrière de l'École de Droit, qu’existait l’immeuble cher-
ché. Nous sommes toujours sur la paroisse Saint-Benoît, condition
indispensable, mais au sud et non plus à l’est de l’église.
Les enquêtes servent à quelque chose; l’une d’elles nous a déjà
appris où était né Germain Pilon, une autre nous dira quand il est
né, ce qui donnera grande facilité pour éliminer de la liste dressée
jusqu’à ce jour certaines œuvres évidemment trop anciennes. En
1583, paraît-il, le besoin se fit sentir de savoir si Alexandre Olivier,
maître ouvrier et conducteur de la monnaie, vivait « catholicquement
comme un bon et fidelle chrestien ». Pilon qui, en sa qualité de-
contrôleur général, vivait sous le même toit, au logis des Étuves, fut
appelé à comparaître et déclara « congnoistre le dit Alexandre Oli-
vier depuis dix ou douze ans ou environ, pour avoir hanté et fré-
quenté avec Aubin Olivier, père dudit Alexandre, et estre son
prochain voisin... et ly a veu fère ses pasques en la paroisse de la
basse chappelle du Palais, où ils sont paroissiens... » Cette déposi-
tion n’aurait pas grand intérêt si dans la courte énonciation qui
précède, suivant l'habitude, le maître ne se disait « aagé de quarante
six ans ou environ ». Pour qu’il en soit ainsi, vu la date de l’enquête,
qui est du 8 mai de l’année indiquée, il faut que sa naissance ait
eu lieu dans les premiers mois de 1535. L’hésitation que pourraient
faire concevoir les mots « ou environ » est sans fondement, car il
s’agit d’une formule banale, toujours employée en pareil cas, et
celui qui parlait savait évidemment à quoi s’en tenir.
Germain Pilon n’était pas l’aîné de la famille. Son père, qui s’ap-
pelait André, ainsi qu’en témoignent un grand nombre d’actes, était
déjà marié au commencement de 1530, puisque le 28 décembre
de la même année les registres baptistaires de Saint-Etienne-du-
Mont lui donnent une fille nommée Marie. Malheureusement, peu
après, le jeune ménage alla se fixer non loin de la porte Saint-
Jacques, sur le territoire de la paroisse Saint-Benoît, dont toutes les
archives antérieures à 1540 ont depuis longtemps péri. C’est ce
qui explique pourquoi la découverte de l’enquête relative à Alexandre
Olivier a une si grande valeur. Sans elle nous serions toujours dans
l’incertitude sur un point qu'il importait particulièrement de con-
naître.
Entre la naissance de Marie et celle de Germain s’écoulèrent au
moins quatre années qui vraisemblablement virent augmenter le
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représentés actuellement par plusieurs maisons en bordure et la
mairie du XIIe arrondissement. C’est donc très certainement, du côté
opposé, en arrière de l'École de Droit, qu’existait l’immeuble cher-
ché. Nous sommes toujours sur la paroisse Saint-Benoît, condition
indispensable, mais au sud et non plus à l’est de l’église.
Les enquêtes servent à quelque chose; l’une d’elles nous a déjà
appris où était né Germain Pilon, une autre nous dira quand il est
né, ce qui donnera grande facilité pour éliminer de la liste dressée
jusqu’à ce jour certaines œuvres évidemment trop anciennes. En
1583, paraît-il, le besoin se fit sentir de savoir si Alexandre Olivier,
maître ouvrier et conducteur de la monnaie, vivait « catholicquement
comme un bon et fidelle chrestien ». Pilon qui, en sa qualité de-
contrôleur général, vivait sous le même toit, au logis des Étuves, fut
appelé à comparaître et déclara « congnoistre le dit Alexandre Oli-
vier depuis dix ou douze ans ou environ, pour avoir hanté et fré-
quenté avec Aubin Olivier, père dudit Alexandre, et estre son
prochain voisin... et ly a veu fère ses pasques en la paroisse de la
basse chappelle du Palais, où ils sont paroissiens... » Cette déposi-
tion n’aurait pas grand intérêt si dans la courte énonciation qui
précède, suivant l'habitude, le maître ne se disait « aagé de quarante
six ans ou environ ». Pour qu’il en soit ainsi, vu la date de l’enquête,
qui est du 8 mai de l’année indiquée, il faut que sa naissance ait
eu lieu dans les premiers mois de 1535. L’hésitation que pourraient
faire concevoir les mots « ou environ » est sans fondement, car il
s’agit d’une formule banale, toujours employée en pareil cas, et
celui qui parlait savait évidemment à quoi s’en tenir.
Germain Pilon n’était pas l’aîné de la famille. Son père, qui s’ap-
pelait André, ainsi qu’en témoignent un grand nombre d’actes, était
déjà marié au commencement de 1530, puisque le 28 décembre
de la même année les registres baptistaires de Saint-Etienne-du-
Mont lui donnent une fille nommée Marie. Malheureusement, peu
après, le jeune ménage alla se fixer non loin de la porte Saint-
Jacques, sur le territoire de la paroisse Saint-Benoît, dont toutes les
archives antérieures à 1540 ont depuis longtemps péri. C’est ce
qui explique pourquoi la découverte de l’enquête relative à Alexandre
Olivier a une si grande valeur. Sans elle nous serions toujours dans
l’incertitude sur un point qu'il importait particulièrement de con-
naître.
Entre la naissance de Marie et celle de Germain s’écoulèrent au
moins quatre années qui vraisemblablement virent augmenter le