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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Palustre, Léon: Germain Pilon, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0019

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GERMAIN PILON.

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vaient dans les chantiers royaux, au moment où Catherine de
Médicis donna ordre de congédier momentanément tout le per-
sonnel employé, s’exprime de la sorte : « Et est à noter que
des seize petits enfants de marbre qui dévoient servir à la sépul-
ture du feu roi François Ier, faits à savoir : huit par Germain Pilon,
sculpteur, et autres huit par Ponce Jacquio, en fut pris par Jean
Picart, autre sculpteur, trois pour mettre et servir d’ornement
à la sépulture du cœur du feu roi Henry, assise aux Célestins.
N’en reste que treize, que a eus M. le maréchal de Retz, par comman-
dement du roi P » On ne saurait véritablement entasser plus d’erreurs
en aussi peu de mots. La sépulture du cœur de Henri II a été con-
fondue avec celle du cœur de François II qui, après avoir figuré dans
la chapelle d’Orléans, aux Célestins, a été transportée à Saint-Denis.
Jean le Roux dit Picart, ne s’est pas servi des enfants sculptés par
Germain Pilon1 2, pour enrichir le monument dont le Primatice lui
avait fourni le modèle, mais il a lui-même, en compagnie de Jérôme
délia Robbia, tout préparé et tout exécuté. Nous ne sommes pas, il
est vrai, aussi bien renseigné au sujet des treize enfants concédés au
maréchal de Retz, mais, après ce qui précède, il y a tellement lieu
de se méfier que, même sous réserve, on ne peut rien accepter.

Les moindres détails lorsqu’ils concernent un homme célèbre ont
un grand intérêt. Aussi ne sera-t-on pas fâché d’apprendre, peut-être,
où se trouvait l’atelier dans lequel Germain Pilon fut introduit par
Philibert de l’Orme. Grâce à une pièce datée du 19 août 1551, nulle
place n’est laissée au doute sur ce point. Toutes les parties du tom-
beau de François Ier ont été non seulement préparées mais menées à
bonne fin dans une « manière de grange » qui dépendait de la « mai-
son d’Estempes appelée l’Hôtel Neuf, près les Tournelles 3 ». Si l’on
veut quelque chose de plus précis, nous dirons que sur le terrain
occupé par ces différentes constructions dont l’aspect, paraît-il, était
loin de correspondre au nom porté, s’élève, depuis le temps de
Henri III, l’hôtel commandé à Du Cerceau par le duc de Mayenne.
Sa façade en bordure sur la rue Saint-Antoine est bien connue de

1. La sépulture des Valois, par A. de Boislislc, clans les Mémoires de la Société
de l’histoire de Paris, t. III, 250.

2. Sauvai raconte aussi que « les habiles gens » considéraient « les trois petits
amours qui pleurent la mort de Charles IX (lisez François 11) » comme le chef-
cl'œuvre de Germain Pilon. Heureusement que nous pouvons opposer des documents
à ces appréciations fantaisistes.

3. A. de Boislisle, op. cil., p. 243.
 
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