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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 2
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Pératé, André: Le mouvement des arts en Italie: l'Archivio storico dell' Arte et quelques récentes publications
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0193

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184

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

qu’il nous donne des œuvres de Carpaccio est aussi complète et documentée que
possible; c’est au livre de M. Molmenti qu’il faudra toujours recourir, si l’on veut
connaître dans l’intimité de son génie ce rare et délicieux artiste, qui unit l’ingé-
nuité tendre des primitifs aux formes accomplies, au somptueux décor des grands
maîtres.

MM. Luzio et Renier ont édité, à Turin, une « narration historique documentée «
de la vie d’Isabelle d’Este et d’Élisabeth Gonzague !. L’art n’est traité qu’accessoi-
rement dans cette vive et pittoresque étude ; mais comment l’oublier tout à fait
quand on parle de cette charmante marquise d’Este, la bienveillante amie des
plus grands peintres de ce temps, la protectrice de Léonard? MM. Luzio et
Renier font revivre devant nos yeux la société spirituelle et lettrée du Cortegiano
(dont M. Cian vient de donner, chez Sansoni. à Florence, la première édition
critique, une édition qu’on peut appeler définitive). De nombreuses lettres, tirées
des archives de Mantoue et d’Urbin, nous introduisent dans l’intimité d’Élisabeth
et d’Isabelle, et de cette duchesse Eléonore, dont Titien a laissé des portraits
merveilleux. Parmi ces documents, il en est un qui intéresse directement l’histoire
de l’art, c’est l’inventaire du trousseau de noces d’Elisabeth Gonzague, savamment
commenté par M. Gandini.

C’est une autre héroïne de cette Renaissance si agitée, si passionnée, dont
M. Pasolini a écrit longuement et minutieusement l’histoire 2. Mais comment
apprécier en quelques lignes la superbe et gigantesque publication, les trois
volumes consacrés à la belle, à l’ardente Catherine Sforza? Récits de sang,
d’amour, de batailles et d’assassinats, l’histoire des Sforza et des Borgia est
intimement mêlée à l’histoire de l’art; et l’ouvrage de M. Pasolini, si riche en
documents de toute sorte, ne l'est pas moins en reproductions photographiques
de tous les monuments qui intéressent, de près ou de loin, cette vie extraordinaire.

Qu’il me soit permis de clore ces notes rapides en rendant hommage à la
mémoire d’un peintre de grand talent, dont l’àme généreuse et douce gagnait
toutes les amitiés. Luigi Mussini, qui dirigea pendant près de quarante ans
l’Académie de Sienne, et la pénétra des sages traditions d’Ingres et de Flandrin,
est mort en 1888. Ses filles ont pieusement réuni sa correspondance éparse3, et
c’est là, parmi ces causeries avec les Milanesi et Giovanni Dupré, avecHaussoullier,
avec M. Delaborde, que j’aime à retrouver cette figure aux traits fins, aux yeux
bruns, vifs et profonds, telle que je la vis autrefois dans le cher et paisible
atelier de l’artiste.

ANDRÉ PÉRATÉ.

1. A. Luzio. — R. Renier. — Mantova e Urbino. Isabella d'Este edEUsabctta Gonzaga
nelle relazioni famigliari e nelle vicende potitiche. — Roux, Torino-Roma, 1893.

2. Pier Desiderio Pasolini. Cciterina Sforza. Roma, E. Lcescher, 1893, 3 volumes.

3. Epistolcirio artistico di Luigi Mussini, colla vita di lui, scrittada Luisa Anzoletti,
Siena, 1893.

Le rédacteur en chef, gérant : ALFRED DE LOSTALOT.

SCEAUX. — IM P. CII ARAIRE ET C'C
 
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