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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 3
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Gruyer, Gustave: Vittore Pisano, appelé aussi le Pisanello, 2
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218

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

été développées par le célèbre humaniste Victorin de Feltre, que
son père lui avait donné pour maître. Elle était donc en état de
s’associer aux aspirations d’un prince tel que Lionel. Si c’est bien
Marguerite Gonzague que nous avons sous les yeux, son portrait fut
peut-être fait peu de temps après son mariage, ce qui eût été tout
naturel. En 1435, nous l’avons constaté, Pisano se trouvait à
Ferrare. La date de 1438 n’aurait rien non plus d’invraisemblable.

La vue des peintures de Pisano suscita des imitateurs parmi les
artistes qui travaillaient àFerrare. Le maître véronais eut même des
élèves. M. Venturi a fait remarquer qu’une prédelle conservée dans
la galerie d’Este, à Modène, tableau du reste assez médiocre, est due
à un peintre que la manière de Pisano avait vivement frappé; plu-
sieurs des personnages représentés reportent, en effet, la pensée
vers le tableau qui figure dans la NationaLGallery, et les chevaux
en raccourci rappellent ceux que l'illustre médailleur a si souvent
modelés au revers de ses médailles. Le seul de ses élèves dont le
nom nous soit parvenu est Bono de Ferrare. Un Saint Jérôme dans
le désert (n° 771), dans la Galerie nationale, à Londres, est signé :
« Bonus ferrariensis Pïsani discipulus. »

Comme médailleur, Pisano ne resta pas non plus sans influence
à Ferrare. C’est en s’inspirant de ses ouvrages que Niccolô (soit
Niccolô Baroncelli, soit Nicolaus Teutonicus) se mit à faire des
médailles, mais en demeurant bien au-dessous de lui. Pisano fut
également l’initiateur d’Amadio da Milano, qui vint s’établir à
Ferrare en 1437 et qui y mourut en 1483. Amadio se distingua sur-
tout comme orfèvre. Ses médailles, inférieures à celles de Pisa-
nello, ont un plus haut relief que celles du maître véronais et
trahissent l’effort; mais elles ne manquent ni de caractère ni d’élé-
gance, et l’exécution en est soignée. Amadio grava aussi des coins
de monnaies pour la maison d’Este.

GUSTAVE GRUYER.

{La suite prochainement.)
 
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