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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 6
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Wyzewa, Teodor de: Le Salon de 1894, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0487

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468

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

peint moins de nature-mortes, ni de plus médiocres. Mais je ne serais
pas surpris qu’à défaut des nature-mortiers de profession, d’autres
peintres s’appliquent bientôt à un art où ils trouveront à imiter de si
magnifiques et si parfaits artistes. Ainsi M. Gandara, dont le grand
portrait de femme m’a paru, je dois l’avouer, tout à fait vilain, com-
mun, prétentieux et déplaisant, le même M. Gandara a peint une
petite nature-morte directement imitée de Chardin, mais imitée avec
une adresse, une intelligence, un talent remarquables. Un autre
imitateur de Chardin, M. Alexandre, moins habile, a cependant
peint, lui aussi, une nature-morte très agréable : tant il est vrai
qu’un bon maître suffit pour produire d’excellents élèves.

J’avais réservé à dessein les noms de trois peintres dont je me
proposais de parler plus longuement à la fin de cet article : tous
trois ont exposé au Salon des œuvres que j’ai vraiment, entièrement
aimées, et il m’aurait été agréable de me reposer auprès d’eux d’une
énumération qui, avant d’ennuyer nos lecteurs, n’a pas manqué, je
l’avoue, de m’ennuyer un peu moi-même. Ces trois peintres sont
M. Whistler, M. Vollon, et M. Guthrie. M. Whistler est un si grand
artiste qu’on a touj ours plaisir à le retrouver. M. Vollon a exposé u no
Vue cle Marseille qui m’a ravi de bonheur. Et M. Guthrie, à côté de
médiocres portraits originaux, a envoyé au Salon un Portrait d’homme
dans le style anglais que j’ai déjà vu maintes fois ailleurs, mais
qui toujours m'a frappé par la force et la beauté de son exécution.

Malheureusement mon article est déjà trop long, et je dois
remettre à la prochaine fois le plaisir de vous parler de ces beaux
ouvrages. Aussi bien la sculpture, la gravure, les dessins et les arts
d'ornement ne me retiendront-ils pas très longtemps. Et j’essaierai,
par la même occasion, de résumer encore mes impressions sur ce
Salon de 1894, qui me paraît, en fin de compte, moins brillant, mais
plus riche en promesses, que ceux des années précédentes.

T. DE AVYZEWA.

(La suite prochainement.)
 
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