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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 6
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Marguillier, Auguste: Michel Pacher, 2: un maître oublié du XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0490

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MICHEL PACIIER.

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(d’abord 50 marks, puis chaque année 32 marks); de plus, le fer
sera fourni à l’artiste, et on lui donnera une pension convenable
pendant la dorure et la mise en place du retable.

Quatre ans plus tard, en effet, en 1475, l’œuvre de Pacher était
installée au milieu du chœur de la petite égdise rebâtie onze ans
auparavant et dont le fin clocher blanc se détache encore aujour-
d’hui sur le fond sombre des montagnes de porphyre qui dominent
la vallée de l’Adige. Mais si l’église est restée, le retable, hélas!
n’est pas demeuré intact : déchu du rang de maitre-autel et relégué
dans une chapelle latérale construite en 1519, on n’en peut plus
admirer aujourd’hui que le relief central avec peut-être deux des
statues de l’ancienne prédelle réunis à des fragments étrangers,
et séparément, sur les murs de la chapelle, deux panneaux repeints
des anciens vantaux sculptés : Y Annonciation et Y Adoration des
Mages (chacun de lm,70 sur 1 m,34). Des statuettes d’anges et de
saints et une plus grande de la Vierge disséminées dans l’église
proviennent aussi peut-être du couronnement de l’autel.

La partie centrale du triptyque (de 3m,80 de hauteur sur 2m,76 de
largeur) représente, comme il était convenu, en figures presque
de grandeur naturelle, aux vêtements tout dorés à l’extérieur sui-
vant l’usage, le Couronnement de la sainte Vierge. L’ensemble est
grandement conçu, avec plus d’aisance et de goût que dans les
retables contemporains, même ceux de Veit Stoss et d’Adam Krafft.
Au milieu, Marie est agenouillée sur un socle sculpté à jour, à demi
recouvert d’un tapis, devant le trône céleste. Elle tourne la tête de
côté, offrant à l’émerveillement des fidèles le séduisant profil de son
visage juvénile au dessin ovale, au large front, aux paupières bais-
sées, ail nez un peu retroussé, à la petite bouche close sur laquelle
avance un peu la lèvre supérieure, au menton creusé d’une jolie
fossette; les mains, largement étendues au devant de la poitrine,
accentuent l’expression de recueillement et d’adoration ; ses cheveux,
répandus sur le dos en tresses magnifiques, suivent en arrière les
formes du corps revêtu d’une longue tunique violette sans ceinture
et d’un manteau doré tombant jusque sur les bords du socle où deux
anges en étalent les plis. En arrière, sur un large trône, sont assis
Dieu le Père en lourd manteau aux cassures anguleuses, et .Jésus-
Christ vêtu d’une draperie aux plis accentués et, çà et là, un peu
maniérés; celui-là levant la main droite pour bénir, celui-ci tenant
un sceptre dans la gauche, et tous deux, de l’autre main, posant
solennellement la couronne sur la tête de la Vierge. Le premier,
 
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