38
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
des conventions les plus bizares et les plus caractéristiques de la
sculpture toulousaine du xne siècle. Au pied de la croix, saint Jean
éploré a pris cette attitude dansante qui est celle des Apôtres groupés
jadis deux par deux à l’entrée de la salle capitulaire de Saint-
Etienne et aujourd’hui transportés au musée de Toulouse. Les
rapprochements peu-
vent être poussés jus-
qu’aux plus menus dé-
tails : c’est ainsi que
les singuliers rochers
en forme de flammè-
ches qui hérissent le
sol du Calvaire, dans
le relief de la Descente
de croix, sont identi-
ques à ceux qui sont
figurés sur un ancien
chapiteau de Saint-
Etienne, et d’où jaillit
une source où Marie
l’Egvptienne vient la-
ver sa longue cheve-
lure h
L’un des rares dé-
tails à noter dans les
reliefs de Silos et qui
ne se retrouvent point
parmi les débris de
l’ancienne sculpture
toulousaine est la coif-
fure que portent toutes
les figures féminines, depuis la Vierge qui baise la main du Crucifié
jusqu’à l’image de la Lune qui pleure entre les nuées, au-dessus de
la croix. Cette guimpe raidie autour du cou, comme une fraise du
xvie siècle, et le bonnet serré sur un voile étroit étaient des modes
espagnoles2:1e sculpteur venu de Toulouse à Silos a introduit dans
le drame sacré des détails de costume contemporain qu’il aura
observés en Castille.
Cliché E. Bertaux.
LA MISE AU TOMBEAU ET LA VISITE
DES SAINTES FEMMES, BAS-BELIEF, XIIe SIECLE
(Cloître de Silos.)
1. E. Mâle (Revue archéologique, t. XIX et XX, 1892, pi. xv, u° 3).
2. Voir les chapiteaux du cloître de San Pedro el Viejo, à Huesca.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
des conventions les plus bizares et les plus caractéristiques de la
sculpture toulousaine du xne siècle. Au pied de la croix, saint Jean
éploré a pris cette attitude dansante qui est celle des Apôtres groupés
jadis deux par deux à l’entrée de la salle capitulaire de Saint-
Etienne et aujourd’hui transportés au musée de Toulouse. Les
rapprochements peu-
vent être poussés jus-
qu’aux plus menus dé-
tails : c’est ainsi que
les singuliers rochers
en forme de flammè-
ches qui hérissent le
sol du Calvaire, dans
le relief de la Descente
de croix, sont identi-
ques à ceux qui sont
figurés sur un ancien
chapiteau de Saint-
Etienne, et d’où jaillit
une source où Marie
l’Egvptienne vient la-
ver sa longue cheve-
lure h
L’un des rares dé-
tails à noter dans les
reliefs de Silos et qui
ne se retrouvent point
parmi les débris de
l’ancienne sculpture
toulousaine est la coif-
fure que portent toutes
les figures féminines, depuis la Vierge qui baise la main du Crucifié
jusqu’à l’image de la Lune qui pleure entre les nuées, au-dessus de
la croix. Cette guimpe raidie autour du cou, comme une fraise du
xvie siècle, et le bonnet serré sur un voile étroit étaient des modes
espagnoles2:1e sculpteur venu de Toulouse à Silos a introduit dans
le drame sacré des détails de costume contemporain qu’il aura
observés en Castille.
Cliché E. Bertaux.
LA MISE AU TOMBEAU ET LA VISITE
DES SAINTES FEMMES, BAS-BELIEF, XIIe SIECLE
(Cloître de Silos.)
1. E. Mâle (Revue archéologique, t. XIX et XX, 1892, pi. xv, u° 3).
2. Voir les chapiteaux du cloître de San Pedro el Viejo, à Huesca.