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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 36.1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.24818#0283

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BIBLIOGRAPHIE

PEINTRES GENEVOIS (deuxième série, 1766-1849), par Daniel Baud-Bovy 1
oici la suite par tous et par nous-même2 réclamée lorsque parut la pre-

mière série de cette étude attachante et neuve. La Gazette a loué, dès le

principe, l’économie du livre et laissé pressentir quelle portée lui assu-
raient la scrupuleuse fidélité des reproductions semées à profusion et l’intérêt de
monographies renseignées et toujours très vivantes. L’auteur, conservateur du
musée Rath, pénétré des qualités et des ressources de l’esprit genevois, demeure,
comme par le passé, psychologue averti autant qu’écrivain délicat et historien
soucieux d’exactitude. Il n’entend laisser dans l’ombre aucun détail de son sujet;
il remonte aux sources inconnues ou bien rénove l’intérêt des textes publiés par
une mise en œuvre imprévue et plus rationnelle des matériaux.

Par ses procédés d’investigation et le souci constant de tenue littéraire,
M. Daniel Baud-Bovy s’affilie à l'école des frères de Goncourt et de Philippe
Burty. Son premier volume évoquait les récentes origines de la peinture genevoise
avant la Révolution et l’occupation étrangère ; il en suit aujourd’hui le dévelop-
pement chez les maîtres dont les débuts se placent à la fin du xvine siècle et
dont la carrière se prolonge jusqu’au milieu du xix°. Fidèles dépositaires delà
tradition reçue, ces artistes nouveaux bénéficient d’une sorte de force acquise.
De fait, en Wolfgang-Adam Tôpffer, Firmin Massot et Jacques-Laurent Agasse,
s’incarne toute l’ancienne école genevoise; peintre de mœurs et humoriste, le
père de l’auteur des Menus Propos rappelle tout à la fois Boilly et Hogarth; dans
ses portraits le second apparaît praticien précis, savant, mais apte à dégager le
caractère, le style de la beauté propre à son temps; par ses représentations de
chiens et de chevaux, Agasse, enfin, se rapproche de Potter et il s’atteste distingué
sans convention, vrai sans brutalité, aristocrate avec abandon. « Tous trois Gene-
vois d’esprit et de tradition, mais de culture artistique française, ils ont subi,
dès le début du siècle, l’influence des maîtres anglais qui ne s’exercera que plus
tard en France. Et c’est peut-être la gloire ignorée de cette ancienne école
genevoise, sœur indigente de l'école française, d’avoir précédé cette dernière
dans une découverte qui leur fut à toutes deux profitable, qui valut à celle-ci le
triomphal avènement des paysagistes de 1830, à celle-là les meilleures créations
de ces fondateurs; qui fit de Tôpffer un moraliste d’une si naïve et si franche
originalité, de Massot un flatteur charmant des élégances bourgeoises et d’Agasse
l’un des plus émus et des plus poètes entre les peintres animaliers modernes. »

1. Éd. du Journal de Genève. 1 vol. in-8, de 166 pages avec 91 illustrations et 23 planches
hors texte.

2. Voir Gazette des Beaux-Arts, 1904, t. II, p. 176.

R. M.

L’Imprimeur-géraat : P. Girardot.

PARIS. — IMPRIMERIE DE LA « GAZETTE DES BEAUX-ARTS » 8, HUE FAVART.
 
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