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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 37.1907

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Nr. 2
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Buffenoir, Hippolyte: Dessins de maîtres du XVIIIe siècle au Musée de Stockholm
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https://doi.org/10.11588/diglit.24864#0181

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DESSINS DU XYIII0 SIÈCLE A STOCKHOLM

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sentiment de la providence maternelle, et il a pleinement atteint son but.

Comme Chardin, peintre de la vie familière, avec lequel il avait
d’étroites relations, C.-N. Cocliin, on Ta dit, « aimait les petits tableaux de
la vie de tous les jours, les scènes de la rue, ce qui a du caractère et du
pittoresque. » On connaît de lui, parmi ses premiers essais, un Savoyard
qui montre la lanterne magique. Dans notre dessin, emprunté aussi à la
Savoie, il a mis la magie dans cette mère et dans ses enfants qui l’entou-
rent et réclament ses soins.

IV. Antoine Coypel. — Ce sont deux têtes de femmes supérieurement
exécutées. La vie, la passion,

la beauté rayonnent dans ces
figures. L’une semble incar-
ner la tendresse, l’autre une
activité énergique. La pre-
mière s’épanouit comme une
rose gonflée qui s’entr'ouvre ;
la seconde se dresse, svelte
et fîère, LelleDianechasseresse
prête à rallier ses nymphes
et à s’élancer dans la profon-
deur des forêts.

V. Desportes. — Cet artiste
s’était voué exclusivement aux
natures mortes, animauxet su-
jets de chasse. Un de ses plus
charmants tableaux orne la
salle française du musée de
Stockholm, et représente des
Lapins en liberté. La cour et
les seigneurs avaient souven
recours àson pinceau, habile à
rendre avec grâce et bonne hu-
meur les scènes parfois si cu-
rieuseset si intéressantesdela
petite et de la grande vénerie.

Le dessin que nous donnons de lui est achevé comme un petit tableau.
Il Ta rehaussé de couleurs ; la scène a le mouvement et l’entrain d’une
victoire proclamée. Le chasseur triomphant vient de sonner l’hallali, un
grand cerf est abattu à ses pieds, les chiens hurlent d’ivresse, ou donnent
à l’ennemi le coup de dent final. On sent qu’avant peu toute la chasse va
se trouver là, que d’autres meutes accourent, avides de flairer le cerf
vaincu, et d’aboyer triomphalement sur le cadavre encore chaud de ce
coureur des bois, de ce bel animal qui, pendant si longtemps, dépista les
plus fins limiers et fut le roi mystérieux de la forêt.

VI. Lancret. — Vous reconnaissez dans ces quatre têtes de femmes
le peintre exquis de tant de scènes galantes que virent se dérouler les-
jardins et les parcs, Y Escarpolette, le Colin-Maillard, Y Attache du patin....

FEMME SAVOYARDE ENTOUREE DE SES ENFANTS
DESSIN PAR C.-N. CO CH IN
(Musée de Stockholm.)
 
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