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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Rosenthal, Léon: Les salons de 1912, 3, Les dessins, aquarelles, pastels
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0050

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38

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

LA SCULPTURE

DEUX AMIS
GROUPE EN PIERRE
PAR

M. GASTON TOUSSAINT
(Société Nationale
des Beaux-Arts.)

Après avoir étudié les dessinateurs et les
peintres, lorsqu'on aborde l’examen de la
sculpture, il semble que l’on respire une atmo-
sphère plus libre. Sans doute mainte œuvre se
rencontre, dans l’une et l’autre Expositions,
pauvre, banale ou conventionnelle, mais l’im-
pression n’est pas donnée qu’une contrainte
générale s’exerce sur les talents et que l’art
soit condamné à la stagnation. C’est que la
sculpture française, selon le mot célèbre de
Chennevières, n’a jamais été très tranquille.
Elle a honoré Simart, Perraud ou Cavelier,
mais, tout de même, elle est dominée par les
maîtres du mouvement, par Rude, Barye, David
d’Angers, Carpeaux ou Rodin. La tradition,
chez elle, est moins faite de respects que d’au-
daces. Ceux-là mêmes que leur tempérament
détermine au rythme mesuré, reconnaissent
la légitimité d’aspirations plus véhémentes.
Que l’on relise les pages qu’Eugène Guillaume consacrait en 1900,
dans la Gazette, à la sculpture contemporaine : il n’est pas possible
d’être plus perspicace, plus libéral, plus équitable.

D’autre part, en ce domaine, le public n'intervient pas : il ne se
mêle pas aux querelles de doctrines pour les amplifier et les déna-
turer. Incompétent, comme pour la peinture, il a, du moins, ici, le
sentiment de son ignorance. Les critiques, au reste, ne cherchent
guère à l’instruire, peut-être parce qu’ils se sentent eux-mêmes moins
à leur aise; prolixes sur les peintres, ils se débarrassent en quelques
lignes des marbres et des bronzes, lorsqu’ils ne les omettent pas
simplement. Il faut l’apparition d’une œuvre extraordinaire, la
Danse de Carpeaux, le Balzac de Rodin, pour qu'un procès sculptu-
ral soit porté devant la foule, et le verdict populaire est, en géné-
ral, déplorable.

Les sculpteurs sont donc plus libres que les peintres; quand ils
manquent d’originalité, il ne faut accuser que leur tempérament.

La sculpture ne marche pas du même pas que la peinture; son
allure est souvent plus lente, peut-être plus sûre. Il y a lieu rare-
 
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