DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Rosenthal, Léon: Les salons de 1912, 3, Les dessins, aquarelles, pastels
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LES SALONS DE 1912
59
M. Eu gène Gaillard ait exposé à la Nationale pour que nous gardions
tout espoir sur l’avenir du meuble contemporain. M. Gaillard s’était
abstenu au dernier Salon des Artistes décorateurs, et, en son absence,
nos constructeurs de meubles ont
paru singulièrement désemparés,
séduits par les styles anglais, par
les grâces massives de Munich, ou
occupés à aménager avec infini-
ment de goût des intérieurs meu-
blés en bois blanc enluminé.
M. Gaillard donne ici une contre-
partie nécessaire. Les sièges de
salon qu’il expose, exécutés en
différents bois et recouverts
d’étoffes appropriées, sont établis
avec une science certaine et ner-
veuse, étudiés avec un goût res-
pectueux des traditions nationales
et novateur qui leur confère une
distinction parfaite. Ils ne sont
inférieurs aux chefs-d’œuvre d’au-
cune de nos grandes époques et
méritent d’être proposés en exem-
ple à tous nos décorateurs.
Les panneaux de portes et les
lambris sculptés par M. Le Bour-
geois avec un goût très original
ouvrent à l’art décoratif des appli-
cations imprévues.
Les arts du tissu provoquent
les efforts les plus ingénieux. On
rencontre dans les deux Exposi-
tions de nombreux modèles de
dentelles et broderies empreints
d’une liberté toute nouvelle. Un
chemin de table de M. Coudyser, au Salon des Artistes français,
interprète les grains de raisins, les ceps, les feuilles et les vrilles de
la vigne avec la hardiesse la plus mesurée. Les coussins exposés par
M. Dufrène à la Nationale, malgré leur somptuosité, offrent des
harmonies un peu appuyées, erreur passagère d’un très délicat
VASE EN PORCELAINE DECOREE
PA R M. ALBERT D A M M O U S E
(Société Nationale des Beaux-Arts.)
59
M. Eu gène Gaillard ait exposé à la Nationale pour que nous gardions
tout espoir sur l’avenir du meuble contemporain. M. Gaillard s’était
abstenu au dernier Salon des Artistes décorateurs, et, en son absence,
nos constructeurs de meubles ont
paru singulièrement désemparés,
séduits par les styles anglais, par
les grâces massives de Munich, ou
occupés à aménager avec infini-
ment de goût des intérieurs meu-
blés en bois blanc enluminé.
M. Gaillard donne ici une contre-
partie nécessaire. Les sièges de
salon qu’il expose, exécutés en
différents bois et recouverts
d’étoffes appropriées, sont établis
avec une science certaine et ner-
veuse, étudiés avec un goût res-
pectueux des traditions nationales
et novateur qui leur confère une
distinction parfaite. Ils ne sont
inférieurs aux chefs-d’œuvre d’au-
cune de nos grandes époques et
méritent d’être proposés en exem-
ple à tous nos décorateurs.
Les panneaux de portes et les
lambris sculptés par M. Le Bour-
geois avec un goût très original
ouvrent à l’art décoratif des appli-
cations imprévues.
Les arts du tissu provoquent
les efforts les plus ingénieux. On
rencontre dans les deux Exposi-
tions de nombreux modèles de
dentelles et broderies empreints
d’une liberté toute nouvelle. Un
chemin de table de M. Coudyser, au Salon des Artistes français,
interprète les grains de raisins, les ceps, les feuilles et les vrilles de
la vigne avec la hardiesse la plus mesurée. Les coussins exposés par
M. Dufrène à la Nationale, malgré leur somptuosité, offrent des
harmonies un peu appuyées, erreur passagère d’un très délicat
VASE EN PORCELAINE DECOREE
PA R M. ALBERT D A M M O U S E
(Société Nationale des Beaux-Arts.)