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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Labande, León-Honoré: Les peintres niçois des XVe et XVIe siècles, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0084

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

et esquisses de son oncle ; il s’en serait servi sans aucune fausse
honte pour ses propres compositions.

La Pi et à des Pénitents de Monaco, si maltraitée par les restau-
rateurs1 2, avait jadis été donnée à Louis Bréa; mais elle n’est pas
tellement défigurée qu’on ne puisse en rapprocher les personnages
de ceux qui sont exécutés, en plus petites dimensions, au-dessus de
la Vierge de Sospel. Si ces derniers sont de François Bréa, il y a bien
des probabilités pour que les autres soient du même artiste. Là
encore, celui-ci a copié des attitudes, des mouvements et des dispo-
sitions inventés par son oncle.

J’ai dit qu’à l’Exposition de Nice deux tableaux présentaient la
signature de François Bréa. Le premier a été fort utile pour des
comparaisons. Le deuxième aura aussi son importance. C’est le
retable de Saint-Martin-d’Entraunes, dont la partie inférieure seule,
décorée sur son cadre sculpté des armoiries de la Maison de Savoie
(ou de la ville de Gênes) et du donateur, a pu figurer dans les salles
de l’Exposition Au centre, une Vierge du Rosaire tient un chapelet
dans chaque main, tout en abritant sous son manteau le monde
ecclésiastique et laïque, selon la formule chère à Miraillet et à Louis
Bréa. La Vierge est couronnée par les deux anges qui, en même
temps, relèvent les plis de son manteau. Pour elle, c’est une femme
aux formes lourdes et épaisses; ses vêtements sont couverts d’or;
mais la robe brochée se plaque maladroitement sur la jambe gauche,
dont le genou se replie en avant. Conformément à des traditions
que François Bréa avait recueillies dans l’héritage de son oncle,
les ornements en or de la ceinture, des galons bordant le manteau,
des couronnes, de la tiare et de la mitre, sont en relief assez pro-
noncé; même des invocations sont inscrites sur les galons : « ave
regina celorum ora pro popvlo, etc. ». A gauche du spectateur, un
évêque, probablement saint Martin, est représenté debout, de face,
mitré, crossé et bénissant; le parapet qui sert de fond derrière lui
jusqu’au quart de la hauteur du panneau, montre, à droite, sur
quatre lignes, la signature du peintre : « franciscvs brea pinsit 1555 ».
De l’autre côté, un second évêque, tourné un peu à gauche, est
revêtu des mêmes ornements pontificaux et tient un livre. Sur la
prédelle sont peints les douze Apôtres. Chose remarquable, la dispo-

1. Voir notre deuxième article (livr. de mai, p. 405 et 406).

2. N° 53 du catalogue de l’Exposition. La partie supérieure comprend un
second étage (Crucifixion et deux saints), plus une corniche en quart de cercle
(reversum), où sont figurés pieu le Père et les symboles des Évangélistes.
 
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