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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 1
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Labande, León-Honoré: Les peintres niçois des XVe et XVIe siècles, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0086

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72

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

que celui-ci doive être encore attribué à François Bréa? Mais, sans
être parfait, il est d'une exécution tellement supérieure, ou plutôt
d’une technique tellement différente, qu’il est impossible de le
donner à cet artiste. J’estimerais plutôt que François Bréa copia
tout simplement le modèle qu’il avait trouvé là. On sait, d’ailleurs,
qu’à Saint-Martin-d’Entraunes il ne se mit guère en frais d’ima-
gination.

Ce retable de Contes, peint probablement vers 1520-1530, est
disposé selon l’ancienne mode. Au centre, une niche dans un décor
gothique, avec la statue d’une sainte Madeleine dont on a modifié
les attributs pour en faire une sainte Hélène ; à sa droite, saint
Jean-Baptiste et saint Pierre; à sa gauche, saint Véran, évêque de
Cavaillon, et saint Bocli avec l’ange et le chien. L’étage supérieur
montre au centre un Père éternel avec le glohe du monde, entre
d’un côté les saintes Catherine et Pétronille et de l’autre les saintes
Lucie et Brigitte. Deux handes latérales étroites présentent en
superposition, à gauche, les saints Honorât, Georges et Christophe;
à droite, saint Maur, saint Laurent et un bienheureux de l’ordre de
saint François. Au bas, sur la prédelle, dont les dimensions en hau-
teur sont un peu plus grandes que d’habitude, sont présentées cinq
scènes de la légende de Marie-Madeleine, depuis le repas chez Simon
le Pharisien jusqu’au séjour à la Sainte-Baume.

Si l’on voulait bien analyser chaque détail de cette grande
composition, on trouverait probablement avec assez de facilité des
rapprochements à faire avec les œuvres de Louis Bréa; l’auteur du
retable de Contes ne pouvait pas ignorer ces dernières et puisait à
un fonds commun. Mais il avait reçu lui-même une autre éducation
que les élèves immédiats de l’artiste niçois : il avait vu et peut-être
fréquenté les Vénitiens, il avait senti l’influence des meilleurs maîtres,
et, s’il a été impuissant à les suivre, sa technique s’est améliorée, sa
palette s’est modifiée, ses couleurs, employées plus judicieusement,
sont devenues plus chaudes de ton. Dans tous les cas, il nous
entraîne hors du groupe des Bréa.

J’ai terminé ce que l’Exposition de Nice me fournissait l’occasion
de dire à propos de cette famille de peintres niçois. On se rend
compte maintenant de la très grande popularité dont elle a joui
dans toute la région, depuis Six-Fours et même Marseille jusqu’à
Gênes. Pendant près de cent ans, elle a produit une longue série de
tableaux qui ont maintenu sa renommée. Ses œuvres, signées ou
 
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