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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0094

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

pour entrer dans la pure hypothèse. Mais il sera facile à ceux qui auraient
désiré une critique plus prudente des objets examinés, de trouver, dans l’ouvrage
lui-même, les éléments des corrections qui leur paraîtraient justifiées. Une
étude générale de M. van Bercliem, au début du premier volume, examine, en effet,
les inscriptions qui ont pu être lues sur les objets exposés; l’auteur en tire parti
au point de vue de la détermination des dates, soit que ces inscriptions com-
portent dans leur texte même les indications nécessaires, suit que le style de
l’écriture de quelque maxime coranique permette des précisions à cet égard. La
critique la plus sévère pourra déterminer par ce moyen les pièces de comparai-
son sur lesquelles il ne saurait y avoir de doute; elle pourra, par conséquent,

suivre les déterminations que l’ouvrage
a appuyées sur elles ou les abandonner.

Ces remarques générales indiquent
déjà que les Meistenverke Muhammeclan-
ischer Kunst constituent un outil de tra-
vail de premier ordre. Nul de ceux qui
s’occupent de l’art oriental ne pourra
l’ignorer désormais. Un examen plus
approfondi des diverses planches va
montrer qu’on en peut tirer déjà des
conclusions générales. C’est à l’exposé
de quelques observations de cet ordre
que je voudrais maintenant consacrer
l’espace dont je dispose ici.

Si quelque chose peut montrer que
la dénomination d’« art musulman » ne
peut plus servir à rassembler, au point
de vue d’une étude sérieuse, les diverses
manifestations d’art des pays plus ou
moins tardivement islamisés, c’est bien
le recueil que j’examine aujourd’hui. Au
fur et à mesure que l'on poursuit l’étude des objets reproduits, les rapproche-
ments surgissent d’eux-mêmes et les dissemblances, d’autre part, s’affirment.
Sur une reliure d’un Coran couffique (planche II, 1er volume), attribuée au
xie siècle, d’un art mésopotamien, on retrouve les ornements en spirales his-
toriées et fleuries que l’on remarque dans l’art bouddhique de Touen-houang,
au viue siècle, et jusque sur les grottes de Yun-kang et de Long-men, du ve au
vme siècle. On les retrouve en Inde, dans l’art gandhârien; on les retrouve dans
l’Asie Mineure et à Byzance, d’où, portées par les étoffes orientales, elles ont
gagné Florence où elles ont contribué à l’établissement du décor spécial à la
Renaissance italienne. On rencontre dans des miniatures mésopotamiennes du
xne et du xme siècle le caractère des miniatures arméniennes de la même
époque que l’on rattache à l’art byzantin. Dans une miniature de la Bibliothèque
de Yildiz à Constantinople, on trouve des chevaux harnachés dans ce style si
particulier des bas-reliefs chinois de l’époque des Han, affiné, édulcoré, affadi
à l’époque des Ming. Dans une miniature persane du début du xive siècle (pl. VIII,
Ier vol.) on constate un procédé de composition qui démontre l’influence des pein-

P O T E R I K MESOPOTAMIENNE
ATTRIBUÉE AUX XIc-XIIe SIÈCLES
(Collection Sarre, Musée de Berlin.)
 
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