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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 2
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Durrieu, Paul: Le musée Jacquemart-André: les manuscrits à peintures
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0100

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86

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

leurs images, ces deux manuscrits ont encore le mérite de consti-
tuer des types extrêmement caractéristiques de ce qu’a produit la
miniature française à deux époques bien déterminées, et qui
comptent parmi les plus brillants moments de son évolution à
travers les âges. L’un et l’autre sont des livres d’Heures. Le pre-
mier, que M. de Villeneuve appelait : Heures de Savoie, d’un format
analogue à l’in-80, date approximativement du second quart du
xive siècle, et parait avoir eu pour premier possesseur, au sentiment
de M. de Villeneuve, la princesse Jeanne de Savoie, fille unique
d’Edouard, comte de Savoie, et de Blanche de Bourgogne, qui épousa
en 1329 Jean III, duc de Bretagne, et mourut en 1334. Le second,
d’un format sensiblement plus grand et se rapprochant de l’in-40, a
été peint entre 1396 et 1416, sinon même durant la période encore
plus restreinte de 1399 à 1407, pour un illustre guerrier du règne
de Charles VI, le second maréchal de Boucicaut, Jean II le Meingre
(1365-1421), du temps où le maréchal avait encore sa femme,
Antoinette de Beaufort, vicomtesse de Turenne, qu’il perdit en 1416.

Les Heures dites de Jeanne de Savoie ont été décrites par M. G.
de Villeneuve d’une manière très exacte : « Elles sont décorées de
12 miniatures pour le calendrier, de 24 grandes miniatures pour les
différents offices, de 20 moins grandes pour les suffrages, de
24 grandes capitales placées au-dessous des 24 grandes miniatures, en
tout 80 miniatures. Dans l’intérieur des grandes capitales, l’artiste a
peint des personnages. Dans quatre d’entre elles, dont la première,
on voit une jeune fille en prière : c’est le portrait de la princesse
pour laquelle le manuscrit a été exécuté. Ee bas des marges est
orné de scènes où figurent des personnages peints en blanc et noir
d’une merveilleuse finesse. Dans la marge de la première page,
on voit un chevalier portant sur son écu les armes de Savoie et
monté sur un coursier dont la housse est également blasonnée de
Savoie. Les armes de Savoie se retrouvent en six endroits différents.
Toutes les pages sont encadrées par des rinceaux de feuilles de
houx dans lesquels se jouent des êtres fantastiques ou grotesques.
Le texte est rempli d’une multitude de capitales dans l’intérieur des-
quelles l’enlumineur a peint des figures humaines ou des animaux. »
Complétons cette description en ajoutant que le dessin de toutes ces
 
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