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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 2
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Durrieu, Paul: Le musée Jacquemart-André: les manuscrits à peintures
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0103

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LES MANUSCRITS JACQUEMART -ANDRÉ

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bin, n°603), dans lequel j’ai pu reconnaître le Bréviaire cle Blanche
de France, fille du roi de France Philippe V le Long et de Jeanne
de Bourgogne1.

Les manuscrits en question méritent sous tous les rapports d’être
placés au rang des productions les plus parfaites qu’ait jamais
créées, en aucun temps et en aucun pays, la librairie de grand luxe.
Disposition du texte, agencement des ornements, délicatesse des
peintures, tout y est marqué au sceau de l’art et du goût le plus
raffinés.

C’est à Paris, ou tout au moins au cœur de l’Ile-de-France, que
ces manuscrits ont vu le jour. Parfois les copistes de leurs textes ont
été des Anglais ; car, chose curieuse que les documents d’archives
m’ont permis d’établir, il y a eu à Paris, durant la première moitié
du xive siècle, une véritable colonie d'habiles calligraphes venus
d’outre-Manche 2. Mais les miniaturistes qui ont illustré les volumes
étaient tous imbus des pures traditions françaises. Souvent — le
fait est à la fois révélé par l’examen des originaux et confirmé par
des textes — plusieurs artistes s’associaient entre eux pour décorer
un livre. Nous savons, grâce à des inscriptions découvertes par
Léopold Delisle, que la Bible datée de 1327 a été enluminée par
trois collaborateurs nommés Jean Pucelle, Jacquet Maci et Anciau
de Cens. Les mêmes artistes ont encore travaillé au Bréviaire de
Belleville, secondés cette fois par un quatrième coopérateur :
J. Chevrier.

De tous ces miniaturistes parisiens de la première moitié du
xive siècle, le plus célèbre en son temps, et que l’on peut consi-
dérer comme le chef de l’école, fut Jean Pucelle, artiste dont la
renommée se maintint longtemps3. Non loin de lui devait, sans

1. Cf. Comte Paul Durrieu, Notes sur quelques manuscrits à peintures d'origine
française ou flamande conservés en Italie, 1re série, [article I], Paris, 1911, in-4
(extrait du Bulletin de la Société française de reproductions de manuscrits à pein-
tures, lre année, fascicule 2). Dans son mémoire de 1910 sur La Bible de Robert
de Billyng et de Jeun Pucelle, Léopold Delisle a publié plusieurs pages du Bréviaire
cle Blanche de France, d’après des photographies que j’avais fait faire à son
intention au Vatican.

2. Voir comte Paul Durrieu, Un siècle de l’histoire de la miniature parisienne
à partir du règne de saint Louis, Paris, 1909, in-4 (extrait du Journal des Savants,
n° de janvier 1909), p. 11 et suivantes.

3. Sur Jean Pucelle, en sus des publications déjà citées de Léopold Delisle et
de mon propre travail sur Un siècle de l’histoire de la miniature parisienne à partir
clu règne de saint Louis, consulter : Marcel Poète, Les Primitifs parisiens, Paris,
1904, in-12 (p. 29); — Henry Martin, Les Peintres de manuscrits et la Miniature en
France, Paris, in-8, p. 35 et suiv. ; — Dr Georg comte Vitzthum, Die Pariscr
 
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