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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 2
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Durrieu, Paul: Le musée Jacquemart-André: les manuscrits à peintures
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0108

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Journal des Savants1, ont quitté la France, du xiue au xvi° siècle,
pour aller chercher fortune au sud des Alpes.

Les inductions qu’il est possible de tirer de l’examen critique
des manuscrits à miniatures, relativement à la carrière qu’a dû rem-
plir l’artiste, cadrent de la manière la plus complète avec ce que
les documents écrits de l’époque nous apprennent d’un peintre enlu-
mineur nommé Jacques Coene, originaire de Bruges, qui en 139 8
était déjà fixé à Paris, qui s’en alla pour quelque temps, en 1399,
travailler à Milan, puis, rentré en France, y fut employé en 1404 par
le duc de Bourgogne, et dont les connaissances techniques étaient
particulièrement prisées de ses contemporains.

Il serait donc très possible que le maître dont je parle ne fût
autre que ce Jacques Coene, peintre brugeois devenu Parisien
d’adoption. Je dois même dire que les arguments que j’ai déve-
loppés à l’appui d’une semblable conclusion ont fait impression sur
des critiques familiarisés avec la connaissance des manuscrits à
peintures2. Cependant il m’a semblé prudent, jusqu’à la découverte
d’un document plus formel que ceux que j'avais à ma disposition,
de ne jamais présenter encore l’identification avec Jacques Coene
que comme une simple hypothèse et de me borner à désigner le
maître, au moins pour le moment, par un surnom provisoire.

Ce surnom, je Fai emprunté au manuscrit qui me semblait cons-
tituer, par l’ensemble de ses peintures, comme le bouquet de l’œuvre
du maître. Et ce manuscrit ainsi choisi par moi pour type et élément
de désignation, ce fut précisément le second des manuscrits à pein-
tures du Musée Jacquemart-André. C’est d’après lui que j’ai donné
droit de cité, dans l’histoire de la peinture française et franco-
flamande, au « Maître des Heures du Maréchal de Boucicaut ».

Mon choix était justifié par la beauté et le nombre des miniatures
ornant le volume. Le « Maître des Heures du Maréchal de Bouci-
caut » n’y a pas exécuté moins de quarante-deux miniatures à pleines
pages, toutes traitées avec le plus grand soin3.

1. Paul Durrieu, Un artiste français miniaturiste en titre du Pape, à Rome, dans-
la première moitié du xvie siècle (Journal des Savants, avril 1912, p. 145 et suiv.).

2. Hermann Brandtfl Die Anfànge der deutschen Landschaftsmalerei im xiv.
und xv. Jahrhundert (dans la collection des Studien zur deutschen Kunstgeschichte),
Strasbourg, 1912, in-8, p. 66 et suiv. Voir, sur la question, le R. P. J. van den
Gheyn, Deux livres d’Heures {nos 10767 et 11051 de la Bibliothèque royale de
Belgique), attribués à l’enlumineur Jacques Coene, Bruxelles et Paris (Vromant et
Cie), in-8.

3. M. G. de Villeneuve a consacré à l’étude du manuscrit une luxueuse publi-
 
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