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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Vitry, Paul: Les monuments à J.-J. Rosseau: de Houdon à Bartholomé
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0113

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

par une intuition supérieure, le jugement apaisé delà postérité, que le
sculpteur a pu évoquer autour de sa tombe, dans cette atmosphère
de calme, de noble et tranquille beauté, ces figures sereines où sans
doute une humanité plus consciente reconnaîtra, mieux que nous
encore, les symboles parlants des idées maîtresses de Rousseau et
de ses sentiments profonds.

Si nous nous reportons au lendemain même de la mort de Rous-
seau, c’est le nom de Houdon qui apparaît tout de suite lié aux
premiers hommages, aux premières réalisations plastiques tentées
en l’honneur du philosophe. Houdon, qui avait peut-être vu passer
Rousseau dans son atelier (le témoignage d’un praticien, rapporté
par Moutaiglon d’après David d’Angers, nous semble cependant
assez incertain), n’avait pas exécuté ou terminé son buste ad vivnm
quand M. de Girardin le manda par exprès à Ermenonville, où
Rousseau venait de mourir et où il arriva dans la nuit du 2 au
3 juillet 1778. Il put prendre l’empreinte du visage avant la décom-
position des traits, et c’est de ce document qu’il se servit pour
exécuter les diverses effigies singulièrement vivantes et précises
qu’il réalisa par la suite. C’est le fait d’avoir moulé le visage du
philosophe, et non celui de l’avoir fait poser devant lui, qu’il invo-
quera constamment par la suite pour établir ses droits à l’exécution
de son monument.

Le masque en plâtre de Rousseau resta entre les mains de
Houdon jusqu’à sa mort. Il l’offrit un certain jour, « en hommage à la
Nation », à la Convention nationale; mais, ou bien cette offre n’eut
pas de suite, ou bien Houdon, prudent, ne donna qu’un surmou-
lage; car l’original figure encore à sa vente en 1828, etM. Hippolyte
Ruffenoir, qui en a récemment établi toute l’histoire1 et l’a soigneu-
sement et définitivement distingué d’un document suspect entré
jadis au Muséum, nous assure qu’il se trouve encore chez le D1' Julien
Raspail. C’est celui qui a été reproduit de face et de profil en une
belle lithographie de Marin-Lavigne.

1. Hipp. Buffenoir, Jean-Jacques Rousseau et Houdon (Mercure de France, juil-
let 1912). — Nous sommes redevables à M. Buffenoir de plusieurs des indications
qui vont suivre et sommes heureux de l’en remercier ici. On sait qu’il prépare
sur Les portraits cle J.-J. Rousseau une grande publication illustrée qui paraîtra
prochainement. On peut, en attendant, consulter avec profit les deux volumes
parus en 1909, à la librairie Eggimann, de Ylconograghie de J.-J. Rousseau par le
comte de Girardin, autre fervent de Rousseau et détenteur, de par sa famille, de
précieuses reliques du philosophe.
 
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