Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912)

LES MONUMENTS A J.-J. ROUSSEAU

117

dans les types ou les attitudes, auxquelles se plaît l’esprit du
sculpteur dans ses créations courantes; enfin, l’exécution de la
pierre fut amoureusement surveillée, guidée, complétée par la main
de l’artiste jusqu’aux plus petits détails repris sur place pour
s’accorder avec tels effets de lumière inattendus.

Certes Soufflot n’avait pu la prévoir, non plus qu’il n’avait prévu
les Sainte Geneviève de Puvis de Chavannes ; mais les belles lignes
sobres d’une harmonie calculée, et si française dans son classicisme,
de son architecture, de même qu’elles se sont prêtées à merveille
à encadrer ces peintures d’un autre âge, se prêtent aujourd’hui à
recevoir ce complément sculptural inattendu, à une place que lui-
même n’eût peut-être pas accordée et où il se fût peut-être inquiété,
en tout cas, maître d’œuvre autoritaire, amoureux de symétrie et
d’unité, du pendant qu’on lui donnerait.

Quoi qu’il en soit, si Rousseau a attendu plus d’un siècle l’hom-
mage définitif rêvé par ses amis et par les Constituants de 1791, il
peut, dans son éternité, se réjouir de celui que la postérité a réalisé
par l’esprit et la main d’un des artistes les plus pénétrés d'huma-
nité et de sensibilité qu’aient produits les générations qui se sont
succédé depuis sa mort.

PAUL v I T r v

MÉDAILLON DK J.-J. ROUSSEAU
SUR LE TOMBEAU DU PANTHÉON
PAR M. A. BARTHOLOMÉ

VIII.

4e PÉRIODE.

16