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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 2
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Pouzet, Paul: La "Maestà Bella" de Foligno
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0148

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

tantôt par celui d’un quartier ou d’une église voisine : la « Maestà
Santa Maria délié belle rose ». La nôtre s’appelle simplement
« Maestà Bella ». Pourquoi cet adjectif flatteur? D’abord à cause de
ses dimensions exceptionnelles; ensuite le peintre qui l’a décorée,
Mezzastis, était un enfant du pays; il a dépensé à ce travail fout son
talent et il y a mis tout son cœur.

La Maestà Bella s’élève sur le penchant d’une colline, à la
croisée de deux sentiers qu’ombragent de grands chênes. Des champs
l’environnent, ensemencés de blé qui pousse haut et dru, ils sont
limités par une haie d’aubépine que borde une herbe verte, touffue,
égayée de marguerites et de géraniums champêtres. Des oliviers aux
feuillages argentés éclairent le paysage.

C’est dans ce cadre paisible qu’il nous a été donné d’étudier les
fresques de Mezzastis. Un pan de mur, assez épais, plus haut que
large, couronné par un petit toit à tuiles grises dont le vent et la
pluie ont troublé la symétrie, est creusé en son milieu d’une niche
ayant presque la hauteur d’un homme. Le mur est consolidé à sa
base par une sorte de rebord qui forme un banc propice à la prière
et au repos.

Toute la niche et la partie du mur qui la sépare du toit sont
décorées de fresques. Malgré un grillage, ces peintures ont beaucoup
souffert. Ce n’est pas leur vieillesse qu’il faut accuser, bien qu’elles
datent de plus de quatre siècles ; c’est l’incurie des hommes : rayures,
coup de pointes... Dans le bas, toute la couleur est effacée; elle n’a
pu résister au frottement et à l’humidité des fleurs et des feuillages
introduits, quand même, par des mains pieuses, à travers une
déchirure pratiquée dans le treillis protecteur.

Quel est le sujet de la décoration de notre Maestà?

Sur la paroi du fond de la niche, une Vierge assise tient sur ses
genoux l’Enfant debout. Ses traits, d’une douceur hiératique, un peu
convenue, rappellent les maîtres siennois. Un voile blanc cache ses
cheveux et pour mieux faire ressortir le visage, déborde de quelques
plis le grand manteau vert et bleu qui enveloppe la Madone.

L’Enfant a une expression plus vivante. Le peintre a choisi son
modèle parmi les bambins du voisinage. Ses joues rondes et
pleines sont encadrées par de longs cheveux bouclés; sur le front,
un petit pompon assez singulier que Mezzastis affectionne : c’est une
houppette composée de cinq ou six boucles serrées, réunies et tas-
sées. L’Enfant est presque nu, entouré d’une bande de gaze légère
dont les bords sont marqués d’un point délicat de broderie. De la
 
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