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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Germain, Alphonse: Jean Dampt: artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0194

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

tiques de l’art que réalisera M. Dampt en sa maturité : entente de
l’harmonie et du style, volonté d’arriver à l’expression sans forcer
le naturel et d’atteindre à la beauté par une interprétation loyale.
L’lsmaël est une figure très simple et d’un charme indéfinissable.

Comme un lys rempli d’eau que le vent fait pencher,

l’éphèbe, à moitié étendu sur le sol desséché, emploie ses der-
nières forces à se disputer à la mort. Tout, dans son corps gracile,
respire la jeunesse; et quoique son visage accuse bien les tortures
qu’il subit, il resle beau dans sa souffrance. Exposé en 1879, il eut
une seconde médaille et, plus tard, à l’exposition universelle d’Ams-
terdam, il remporta une médaille d’or.

A la caserne, Dampt n’est pas agrippé complètement par le ser-
vice; il fait le buste du général de Curten, et celui-ci ne tarde guère
à prendre en affection son portraitiste. De touchantes relations s’éta-
blissent entre les deux hommes, qui ne prirent fin qu’à la mort du
général. A son retour à Paris, notre sculpteur entre dans l’atelier de
Paul Dubois et, dès lors, son activité ne se ralentira pas. Tour à tour
sortent de ses mains Saint Jean enfant, la décoration du tombeau de
la famille Nansouty‘, une Faneuse (à M. Mazean) et le buste de son
ami Coquelu. Et, tandis qu’il expose à Paris ce buste (aujourd’hui à
Digoin) et celui du général de Curten, il montre son Saint Jean à
Dijon, au Salon de la Société des Amis des arts de la Côte-d’Or, qu’il
venait d’organiser en vue de déterminer un réveil du sens artistique
dans la capitale de sa province. C’était en 1880; la même année, il
exécute une statue de Charles-Anclré Boulle pour l’Hôtel de ville de
Paris. Qui ne connaît le Saint Jean, maintenant au Luxembourg?
Et qui donc s’aviserait d’en contester la valeur? Cependant, à Dijon,
certains prétendus connaisseurs formulèrent des jugements plutôt
durs sur cette statue, et quelques-uns lancèrent même l’accusation
de moulage sur nature. C’était dans l’ordre : les succès du jeune
auteur devaient susciter des jalousies, provoquer des accès de mau-
vaise humeur, et c’eût été surprenant que son initiative ne soulevât
aucune défiance. A Paris, par contre, le Saint Jean, présenté dans
le marbre, reçut l’accueil qu’il méritait; au Salon de 1881, on lui 1

1. Cette sépulture est au cimetière de Grignon; sa décoration se compose d’un
bas-relief, où le Christ se profile entre la Vierge et saint Jean, et de deux statues,
celle de saint Etienne et celle de saint Charles Borromée, l’une et l'autre en
bronze.
 
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