DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Oulmont, Charles: Amédée Vanloo, 2: peintre du roi de Prusse
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0249
AMÉDÉE VANLOO
239
critique, une « lumière blafarde qui fait mal aux yeux ». Gel amateur
reproche à Vanloo son « style qui est français ». En tout cas, dans
sa séance du 24 décembre 1785, l’Académie offre à Amédée, pour le
féliciter du bel arrangement du Salon, une bourse de 200 jetons1.
Mme Guiard a peint la même année le portrait du peintre, et, le
30 juillet, elle l’a soumis à l’Académie comme morceau de récep-
tion. Le Mercure est sévère pour cette toile, qu’il trouve « faible2 ».
Sans doute ce n’est pas une œuvre comparable à l’admirable
groupe où Mm0 Labille-Guiard s es
une leçon à ses deux élèves, ni
aux délicieux portraits du musée
de Versailles, mais la physiono-
mie d’Amédée est vivante, spi-
rituelle; son habit de velours
rouge a tout l'agrément des beaux
costumes du xvm° siècle, et la
tête même est bien modelée,
expressive. Vanloo a, comme
l’on dit, un air de famille avec
Louis-Michel, dont le portrait
par lui-même (esquisse du ta-
bleau appartenant à Mme P. Wal-
lerstein3) se trouve juste au-
dessous au Louvre, avec Carie.
Ii a une figure réjouie, joviale,
des yeux de peintre, en vérité
très clairs et très perçants4.
Avant de peindre Amédée, Mme
peinte cependant qu’elle donne
PORTRAIT PRÉSUMÉ
DE LA FEMME DE L’ARTISTE
PAR LOUIS -MICHEL VANLOO
(Collection de Mme Faure.)
rd avait fait poser sa nièce,
Mme Mitoire, en 17835.
Amédée Vanloo, en 1790, est nommé « adjoint à recteur », et
nous perdons sa trace à partir de cette époque. On ignorait la date
de sa mort; grâce aux papiers de famille conservés parmi ses des-
cendants, j’ai pu l’identifier : le 24 brumaire, an IV de la Répu-
blique, est enregistré le décès de « Ch.-Ph.-A. Vanloo, âgé de 78 ans,
domicilié à Paris, cour du Muséum, marié à Marie-Marguerite Le
1. Procès-verbaux, t. VIII, p. 129.
2. 1785, p. 32.
3. Cf. Gazette des Beaux-Arts, 1892, t. I, p. 51 (article de M. Paul Lefort sur
l’Exposition des Cent chefs-d’œuvre).
4. Salle des portraits au musée du Louvre, n° 400.
5. Cf. l’article du baron Portalis paru dans la Gazette des Beaux-Arts, 1901, p. 367.
vin. — 4° PÉRIODE.
30
239
critique, une « lumière blafarde qui fait mal aux yeux ». Gel amateur
reproche à Vanloo son « style qui est français ». En tout cas, dans
sa séance du 24 décembre 1785, l’Académie offre à Amédée, pour le
féliciter du bel arrangement du Salon, une bourse de 200 jetons1.
Mme Guiard a peint la même année le portrait du peintre, et, le
30 juillet, elle l’a soumis à l’Académie comme morceau de récep-
tion. Le Mercure est sévère pour cette toile, qu’il trouve « faible2 ».
Sans doute ce n’est pas une œuvre comparable à l’admirable
groupe où Mm0 Labille-Guiard s es
une leçon à ses deux élèves, ni
aux délicieux portraits du musée
de Versailles, mais la physiono-
mie d’Amédée est vivante, spi-
rituelle; son habit de velours
rouge a tout l'agrément des beaux
costumes du xvm° siècle, et la
tête même est bien modelée,
expressive. Vanloo a, comme
l’on dit, un air de famille avec
Louis-Michel, dont le portrait
par lui-même (esquisse du ta-
bleau appartenant à Mme P. Wal-
lerstein3) se trouve juste au-
dessous au Louvre, avec Carie.
Ii a une figure réjouie, joviale,
des yeux de peintre, en vérité
très clairs et très perçants4.
Avant de peindre Amédée, Mme
peinte cependant qu’elle donne
PORTRAIT PRÉSUMÉ
DE LA FEMME DE L’ARTISTE
PAR LOUIS -MICHEL VANLOO
(Collection de Mme Faure.)
rd avait fait poser sa nièce,
Mme Mitoire, en 17835.
Amédée Vanloo, en 1790, est nommé « adjoint à recteur », et
nous perdons sa trace à partir de cette époque. On ignorait la date
de sa mort; grâce aux papiers de famille conservés parmi ses des-
cendants, j’ai pu l’identifier : le 24 brumaire, an IV de la Répu-
blique, est enregistré le décès de « Ch.-Ph.-A. Vanloo, âgé de 78 ans,
domicilié à Paris, cour du Muséum, marié à Marie-Marguerite Le
1. Procès-verbaux, t. VIII, p. 129.
2. 1785, p. 32.
3. Cf. Gazette des Beaux-Arts, 1892, t. I, p. 51 (article de M. Paul Lefort sur
l’Exposition des Cent chefs-d’œuvre).
4. Salle des portraits au musée du Louvre, n° 400.
5. Cf. l’article du baron Portalis paru dans la Gazette des Beaux-Arts, 1901, p. 367.
vin. — 4° PÉRIODE.
30