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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Oulmont, Charles: Amédée Vanloo, 2: peintre du roi de Prusse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0252

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232

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sa femme, mais ils n’ont pas plus d’agrément pour cela. Dans les
uns comme clans les autres, il y a une bonne grâce, si l’on peut dire,
qui plaît dès l’abord et retient. MmeCombemale1 est richement vêtue
d’une robe de soie décolletée; sur l’épaule est fixée une broche en
perles fines, et dans les cheveux une torsade de perles. Mais on
n’oublie pas devant elle, devant son charme, la physionomie déli-
cieusement estompée de Mmc Amédée, recroquevillée dans sa mante;
l’une est aussi rêveuse que l’autre est mutine, mais l’une a été sans
doute aussi mutine que l’autre en son temps2.

Le plus important des tableaux de famille peints par Amédée est
celui dit de la « Machine pneumatique », exposé au Salon de 1771 ;
il est digne d’être rapproché de la Famille de Carie Vanloo peinte
par Louis-Michel (musée de Versailles). Au premier plan, Amédée
montrant l’expérience3, et en face de lui sa femme tenant sur ses
genoux un petit chien à poils longs. Mrae Combemale pose la main
sur l’épaule de sa mère, et regarde avec attention la machine pneu-
matique, comme sa sœur qui se penche vers elle. A gauche, et der-
rière Amédée, l ’on reconnaît ses deux fils, dont j’ai décrit plus haut
les portraits en ovale. Trois autres enfants penchés complètent la
scène, admirablement composée. L’œuvre est très sobre, le coloris est
robuste sans être criard, et la charmante toilette à rayures blanches
et bleues de Mm0 Combemale, coiffée d’un large chapeau noir à
plumes blanches, fait un contraste agréable avec les autres
costumes simples et discrets. Il y a dans l’ensemble une harmonie
parfaite et, malgré Je nombre des personnages, l’attention n’est
pas trop dispersée. C’est une toile qui mérite d’être placée à côté
de celles qui, dans notre xvmc siècle, nous procurent encore —
indépendamment de leur élégance surannée — une impression
raffinée et simple, tout ensemble, de vie et de vérité durables L
Nous ne reproduisons pas ici les toiles de Potsdam et de Charlot-
tenbourg : sauf les groupes d’enfants que l’on peut admirer dans
l’ouvrage de M. P. Seidel, les œuvres d’Amédée exécutées pour le

a une troisième réplique de ce portrait dans Ja collection de M. le dnc de la
Rocheguyon. Le portrait figurait à l’Exposition de portraits de femmes et d’en-
fants en 1897, sous le n° 141 du catalogue. Il était donné à tort comme le por-
trait d’Élisabeth de la Rochefoucauld, duchesse d'Enville.

1. Exposition de 1878, n° 618 du catalogue. Ce portrait est daté de 1758.

2. Collection de M. le vicomte de Lamare.

3. L’ovale reproduit ici (le portrait d’Amédée par lui-même)estune étudepour
cette figure, ou une réduction.

4. Collection de Mmc Faure.
 
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