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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 4
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Clouzot, Henri: Les toiles peintes de l'Inde au pavillon de Marsan
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0306

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286

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Aucun de ces auteurs ne parle de la Perse : c’est toujours aux Indes
qu’ils viennent demander leurs renseignements techniques.

N’y a-t-il pas là une première indication, et ne pourrait-on en
conclure, tout au moins, que la fabrication la plus active se rencon-
trait aux Indes, ou, comme on disait alors, dans les Etats du Grand
Mogol, pendant le xvue et le xvin0 siècle? Evidemment la moindre
reproduction de l’époque trancherait la question. Mais aucun de nos
auteurs ne s’est attaché au décor : ils trouvaient oiseux de décrire
des étoffes que leurs lecteurs avaient sous les yeux à toute heure
du jour, depuis le sopha où ils reposaient jusqu’à la robe de chambre
qu’ils revêtaient à leur lever.

Au Pavillon de Marsan, cependant, nous avons des pièces sur la
provenance desquelles il est impossible d’hésiter, et qui, par com-
paraison, permettent de fixer l’attribution d’un grand nombre d’au-
tres. Ce sont les modèles imprégnés d’influence européenne ou même
exécutés entièrement d’après des dessins venus d’Europe. Toutes ces
toiles peintes, nous le savons de source certaine, s’exécutaient aux
Indes : à aucune époque on ne signale de fabrication psendo-euro-
péenne en Perse. C’est aux Indes que la marquise de Fervacques
fait peindre sa tenture d’ameublement genre chinois, ou que le ma-
réchal d’Estrée commande ce lit de deux ou trois mille écus, avec
ses armes au milieu du dossier, qui faisait en 1720 l’admiration de
Papillon : « Tous les ornements et les fleurs étaient parfaitement
bien dessinés, les couleurs admirables et charmantes. Cette gar-
niture de lit avait été faite exprès dans U intérieur de l'Inde, je ne
puis dire à quelle ville, sur les dessins que M. le Maréchal avait fait
fournirh »

C’est donc aussi aux Indes qu'il faut rapporter le grand décor en
camaïeu rouge de M. Albert Chanée, dont la bordure, composée de
guirlandes et de nœuds Louis XVI, entoure une tige arborescente à
grandes fleurs, et l’admirable tenture, à motifs chinois dans le goût
de Gillot et de Watteau, appartenant au même collectionneur1 2,
aussi bien que le beau panneau sur fond blanc, avec bouquets de
fleurs aux angles, appartenant à M. Arthur Martin, et que les dessins
de robe copiés sur les soieries en vogue sous Louis XV, exposés par
MM. Arthur Martin, Chatel et Tassinari, Combé, Delaforge et Le Ma-
nach. C’est également aux Indes qu’il faut faire honneur de pièces

1. Papillon, loc. cit., t. I, p. 71.

2. Le même modèle existe, en plus bel état, dans les collections de la Société
industrielle de Mulhouse.
 
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