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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 4
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Michel, André: Les accroissements du département des sculptures (Moyen Âge, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0316

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296

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Les monuments exposés au Louvre dans la salle construite
par Lemercier, au pied du pavillon dont les cariatides furent
sculptées par Buyster et Gilles de Guérin sur les modèles de
Jacques Sarrazin, — tombeaux, orants, bustes, allégories, —-
racontent à leur manière — et très partiellement —- cette histoire.
Un nouveau venu complétera désormais très heureusement leurs
confidences. C’est la statue du cardinal de Bérulle qui, après la dis-
persion du Musée des Monuments français, avait été déposée dans la
chapelle du couvent des Carmélites de la rue Denfert-Rochereau et
a fait retour à l’Etat au lendemain de la loi de séparation et de la
démolition de la chapelle pour le percement de la rue Pierre-Nicole
prolongée. Une longue inscription nous apprend qu’elle ne fut
exécutée qu’en 1057, c’est-à-dire vingt-huit ans après la mort du
cardinal. Mais Sarrazin, qui la signa, avait connu le fondateur de
la congrégation de l’Oratoire et il possédait sans doute tous les do-
cuments iconographiques désirables. L’effigie est parlante et bien
significative. On peut l’alléguer comme un témoin de l’art de la
contre-Réforme, non seulement parce qu’elle reproduit les traits
d’un de ceux qui luttèrent le plus efficacement — et plus « à la
française » que les jésuites de tout temps hostiles aux oratoriens,
— contre les progrès du calvinisme, mais aussi parce que, par son
expression voulue — un peu laborieusement cherchée sans doute,
mais, en somme, persuasive — de dévotion, de tendresse et d’extase,
elle est bien dans la direction et l’intention des personnes pieuses
qui s’efforçaient de rendre au sentiment chrétien sa part, sinon
son ancienne suprématie, dans l’art converti au culte des faux
dieux. Elle se rattache ainsi bien plus au Saint François recevant les
stigmates que Germain Pilon destinait à la chapelle des Valois, qu’à
l’incomparable Chancelier de Birague. Elle rappelle surtout de très
près, non seulement pour la ressemblance, mais aussi pour la facture
et l’expression, l’autre statue du cardinal de Bérulle, également pos-
thume, exécutée probablement par le même Sarrazin, pour l’institut de
l’Oratoire, recueillie également par Lenoir au Musée des Monuments
français, et portée, sous la Restauration, au collège de Juilly.De l’une
à l’autre, les différences ne sont guère que des nuances. Le Bérulle de
Juilly a la tête plus inclinée, le mouvement du corps plus accentué,
le torse penché vers la gauche du côté de l’autel, et les mains vive-
ment ramenées et jointes au dessus de l’épaule droite. Sur le socle
de la statue de Juilly, un bas-relief représente Jonas et la baleine;
ceux qui décorent le socle de la statue du Louvre sont l’œuvre de
 
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