DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Marcel, Henry: Un peintre de la vie rustique au XVIIe siècle: Jean Siberechts
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0393
JEAN SI B ERE Cil T S
369
Dans une autre toile, dépassant 3 mètres de large, donnée, l’an
dernier, au même musée par M. Léon Cardon, et qui a pour titre Les
Travaux de la ferme \ le milieu est plus aisé, le logis se composant
de deux bâtiments en briques flanqués d'un appentis, le long duquel
un homme chemine dans une manière de jardin aux parterres régu-
liers. Vaches, moutons, chèvres se pressent auprès d’une charrette
qu’on décharge; une femme, en corsage bleu et jupe lie de vin, porte
du lait sur la tête, dans un pot de cuivre; une autre, assise, la
regarde en ébranchant des céleris; elle a une camisole rouge à
COUR DE FERME, PAR J. SIBERECHTS
(Musée de Bruxelles.)
manches, recouverte d’un tablier immaculé ; une troisième, en cor-
sage citron et jupe bleue, tourne la tête du même coté, en lavant des
légumes dans un cuveau; la dernière, à cotte gris fer et fichu blanc,
tient un panier de raves que lui tend le charretier du haut de sa
voiture. La scène respire une prospérité active, affairée, et la curio-
sité même n’y interrompt en rien le travail.
L’artiste a peint cet ensemble de figures avec une minutie com-
plaisante, et il a visiblement goûté une satisfaction, d’autre part, à
détailler les murs brun rosâtre et à faire chanter le joli ton saumoné
des tuiles qui couvrent la ferme. Rien que de simple, de familier,
de réel dans cette toile; mais le travail et la bonne humeur y bour-
1. Voir la reproduction de cet ouvrage dans la Gazette des Beaux-Arts,
1911, t. Il, p. 501.
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Dans une autre toile, dépassant 3 mètres de large, donnée, l’an
dernier, au même musée par M. Léon Cardon, et qui a pour titre Les
Travaux de la ferme \ le milieu est plus aisé, le logis se composant
de deux bâtiments en briques flanqués d'un appentis, le long duquel
un homme chemine dans une manière de jardin aux parterres régu-
liers. Vaches, moutons, chèvres se pressent auprès d’une charrette
qu’on décharge; une femme, en corsage bleu et jupe lie de vin, porte
du lait sur la tête, dans un pot de cuivre; une autre, assise, la
regarde en ébranchant des céleris; elle a une camisole rouge à
COUR DE FERME, PAR J. SIBERECHTS
(Musée de Bruxelles.)
manches, recouverte d’un tablier immaculé ; une troisième, en cor-
sage citron et jupe bleue, tourne la tête du même coté, en lavant des
légumes dans un cuveau; la dernière, à cotte gris fer et fichu blanc,
tient un panier de raves que lui tend le charretier du haut de sa
voiture. La scène respire une prospérité active, affairée, et la curio-
sité même n’y interrompt en rien le travail.
L’artiste a peint cet ensemble de figures avec une minutie com-
plaisante, et il a visiblement goûté une satisfaction, d’autre part, à
détailler les murs brun rosâtre et à faire chanter le joli ton saumoné
des tuiles qui couvrent la ferme. Rien que de simple, de familier,
de réel dans cette toile; mais le travail et la bonne humeur y bour-
1. Voir la reproduction de cet ouvrage dans la Gazette des Beaux-Arts,
1911, t. Il, p. 501.