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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 5
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Rosenthal, Léon: Les Salons de 1912, [4], Le salon d'automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0433

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408

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Est-il besoin de souligner, encore une fois, le lien évident qui rat-
tache à cette école laborieuse les moins intelligibles des « cubistes » ?
Los toiles de M. Marchand et de M. Voguet suffiraient, s'il en était
besoin, à jalonner la distance qui sépare les deux groupes. Mon des-
sein n’est pas, au reste, de reprendre l’examen d’un problème irri-
tant sur lequel je ne me sens pas mieux informé à l’heure actuelle
que je l’étais il y a quelques mois.

Une des plus heureuses conséquences de l’orientation actuelle
a été de rendre nécessaires et de multiplier les études diligentes du
corps humain. Ce retour au nu, subordonné ou négligé par les
impressionnistes, nous garantirait, à lui seul, cet avenir dont d’au-
cuns affectent, si impertinemment, de désespérer. Je signalerai, en
ce sens, une excellente toile de M. Picart-Ledoux. M. Lombard,
quand il peignit sa Fortunia, l’a conçue, sans doute, comme un
manifesle. A l'exemple de Goya, Ingres, Trutat et Manet, il a ambi-
lionné de fixer la façon dont il convenait, à l’heure présente, de
comprendre la beauté plastique. Je ne sais s'il a parfaitement réussi
en son dessein, mais, à coup sûr, cette femme aux formes robustes,
étendue sur un divan parmi des coussins somptueux, est un très
remarquable morceau de peinture.

Les toiles sincères et de sévère tenue que signe M. Chariot rap-
pelleraient, si c’était nécessaire, tout ce que le mouvement actuel
doit à Cézanne. Cézanne est, on le sait, également à l’origine de
l’évolution corollaire qui ramène de plus en plus le paysage à la
définition des plans et à l’équilibre des masses. M. Puy a tenté
d’associer à un tel paysage des figures habillées et nues. Il ne semble
pas qu’il soit arrivé à triompher complètement de toutes les diffi-
cultés de son entreprise. Adonné à résoudre le même problème,
M. Lebasque poursuit son heureuse évolution. Le paysage le plus
important de ce Salon est la grande page décorative due à M. Jules
Flandrin : œuvre sereine, grave et noble où l’on salue, avec joie, le
succès qui récompense un effort obstiné, une probe et exemplaire
carrière d’artiste.

De cette conception classique à la Baigneuse idyllique que
M. Déziré a chantée avec une grâce fraîche, prenante et discrète, la
transition est aisée et chaque progrès de notre analyse nous fait
pénétrer davantage l’enchaînement logique des forces qui entraînent
l’art vers des destinées nouvelles. Un accord semblable nous conduit
à ceux chez lesquels se précise la volonté monumentale latente
chez la plupart des artistes ici réunis. Les Trois Grâces de M. Girieud,
 
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