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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 5
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Rosenthal, Léon: Les Salons de 1912, [4], Le salon d'automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0443

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416

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

les céramiques de MM. Decœur, Lenoble, Massoul et Simmen, les
verreries de M. Marinot, les vases de M. Dunand, les nacres de
M. Bastard. Rien, auprès de ces artistes, qui puisse provoquer
l'inquiétude sur l'issue du tournoi international annoncé pour 1916.

Le Salon d’Automne n’emprunte qu’un faible lustre, cette année,
à sa section rétrospective. Consacrée aux portraits du xixe siècle,
celle-ci a été organisée d’une façon trop visiblement hâtive. Elle n’a,
à aucun degré, le caractère d’une démonstration historique, offre
des lacunes énormes, présente des grands noms par de petits
ouvrages, fait un choix arbitraire parmi les vivants et les morts.
Il serait pourtant impossible que ces toiles, rassemblées et présen-
tées un peu au hasard, n’eussent aucun intérêt. On s’arrête devant
quelques toiles ignorées ou peu connues, comme le portrait de
Puvis de Chavannes jeune par lui-même. D’autres, pages dérangent
nos idées reçues : ainsi le magnifique portrait par Court qui, venant
après le Portrait de M. Sallandrouze de Lamornaix exposé en 1900
à la Centennale, prouve que hauteur tant décrié des « toiles
citoyennes » retrouvait parfois la verve de ses brillants débuts.

On se réjouit surtout de voir confirmées, par une épreuve nou-
velle, d'anciennes admirations. L’autorité sereine de Fantin-Latour,
la maîtrise douloureuse de Carrière, l’acuité visuelle et psycholo-
gique de Ferdinand Gaillard triomphent et l’on est retenu aussi par
l’éclat enveloppé des portraits de Henner. Le voisinage redoutable
de ces maîtres ne porte pas préjudice à ceux des peintres vivants
qui sont de leur famille : les parentés se voient, bien plutôt, confir-
mées. MM. Bracquemond, Renoir, Albert Besnard, Ernest Laurent
font une digne cortège aux grands disparus. Une effigie par
Mme Bosznanska, toute rayonnante d’une vie intime intense, a déjà
l’autorité d’une chose ancienne.

Différentes par leur technique, toutes ces œuvres valent, non
par les procédés qui y ont été appliqués, mais par la qualité de la
sensibilité, par la puissance d’émotion, par la sincérité, par l’âme
qu’elles révèlent et c’est, peut-être, pour qu’elles viennent donner
cette double leçon de liberté et de bonne foi qu’on les a rassemblées ici.



Au sortir de ce quatrième et dernier Salon de 1912, je m’inter-
roge et, de tant, d’impressions accumulées, j’essaie de dégager
quelques réflexions générales et quelques vérités provisoires.
 
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