Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Bibliographie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0450

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
422

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

en revue toutes ces applications de l’art au mobilier et au vêtement auxquelles
on a donné le nom peu justifié, mais commode, eu somme, d'arts mineurs. La
menuiserie, la serrurerie ont produit en Iran de véritables chefs-d’œuvre, aussi
bien que la coutellerie et l’armurerie. La céramique, la verrerie et la décoration
des tissus y ont été portées à un haut degré de perfection. Quant à la peinture
des miniatures, elle a fourni à un spécialiste des plus compétents, M. Georges
Marteau, l’occasion de faire preuve d’une grande érudition et d’un goût des plus
raffinés. Un grand nombre des reproductions de peintures persanes insérées
dans le volume font d’ailleurs partie des collections de M. Marteau.

Nous ne suivrons pas M. Henry D’Allemagne dans la relation de sa longue
pérégrination à travers les contrées en partie désertes qu’il a parcourues. Les
difficultés furent grandes pour visiter ces régions constamment en insurrection.
Le voyageur, muni d’une mission officielle, avait obtenu la protection des auto-
rités russes. Son escorte lui assurait un semblant de sécurité. Il fallait toutefois
quelque courage pour se risquer dans une contrée en pleine révolution. Rien n’a
pu entraver les résolutions du vaillant explorateur, ni l’insécurité des routes, ni
l’absence de gîtes confortables, ni la chaleur, ni les distances; rien n’a empêché
M. D’Allemagne de rapporter une abondante récolte de photographies des plus
curieuses. Ces instantanés pris au cours du voyage constituent la partie essen-
tielle de l’illustration; mais l’auteur a complété ces notes personnelles par de
nombreux emprunts à des ouvrages antérieurs, et par la reproduction d’objets
conservés dans sa propre collection ou dans celles des amateurs qui cultivent
spécialement cette branche de la curiosité. Certaines planches reproduisent des
dessins conservés à l’École des Beaux-Arts et exécutés par un peintre distingué,
Jules Laurens, pendant le long séjour qu’il fit à Téhéran et à Ispalian. L’ouvrage
de Pascal Coste sur les monuments modernes de la Perse, paru en 1867, a fourni
plusieurs vues de monuments importants; enfin l’auteur a donné des reproduc-
tions de curieuses aquarelles d’un album du docteur Feuvrier qui fut attaché à
la personne d’un des souverains du pays.

Les collections de M. Albert Figdor, de Vienne, de MM. Vever, Demotte et
Vignier ont aussi apporté une abondante contribution d’images remarquables.
L’abondance et la variété de l’illustration donnent ainsi au livre de M. D’Allema-
gne un intérêt capital. Peu de voyageurs ont eu la bonne fortune de pouvoir
joindre à leur texte une aussi grande richesse de documents figurés.

Parmi les planches hors texte, la reproduction des étoffes et des tapis devait
nécessairement tenir une des premières places, sans toutefois accaparer unique-
ment l’attention de l’auteur. L’occasion était favorable pour nous donner, sur
la fabrication et l’histoire de ces admirables produits de l’art persan, des déve-
loppements puisés aux sources les plus sûres. Mais est-on parvenu à fixer les
dates et les points essentiels de cette fabrication? Saura-t-on jamais avec une
certitude absolue à quel centre, à quelle époque appartiennent ces chefs-d’œuvre
textiles que nos machines perfectionnées sont incapables de reproduire ou
d’imiter? Un des connaisseurs les plus compétents, consulté récemment sur cette
question si épineuse, nous déclarait qu’on ne savait presque rien sur la date et
la provenance des admirables tapis, souvent enrichis de métal, conservés dans les
musées nationaux ou les collections particulières. Les textes écrits font absolu-
ment défaut; les inscriptions tissées dans quelques pièces exceptionnelles ne
 
Annotationen