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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 6
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Pottier, Edmond: Études de céramique grecque, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0491

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462

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

triomphale dans la modeste boutique, viennent couronner les travail-
leurs; dans un coin, isolée sur une estrade basse, une femme peint
l’anse d’un grand cratère. Cette femme, c’est « naturellement » le
maître de céans, nous dit le commentateur, puisqu’elle est placée en
un poste plus élevé d’où elle peut surveiller ses subordonnés. Nous
dirions, nous, que l’auteur de la composition a voulu exprimer, avec
la simplification coutumière des architectures sur les vases, une sorte
d’appentis, une estrade comme on en voit aujourd’hui dans les bazars
orientaux, ou travaille une ouvrière séparée des autres. Mais ce qui
nous frappe surtout, c’est qu’elle ne participe pas à la glorieuse apo-
théose; les déesses lui tournent le dos et ne s’occupent nullement
d’elle! Et ce serait la patronne de la fabrique? Mais cette grosse dif-
ficulté n’arrête pas le savant éditeur; il nous explique sans hésiter
que le vase a dû être fait par un jeune apprenti qui en voulait à sa
maîtresse. Pour lui jouer un bon tour, il a représenté la récompense
céleste descendant sur sa tête et celles de ses camarades, tandis que
la mégère reste seule à trôner dans son coin ! Admirons cet ingé-
nieux garçon, mais admirons aussi la longanimité de cette patronne
détestée qui laisse peindre, cuire et vendre le vase où elle est si bien
tournée en ridicule.

Je ne voudrais pas, en insistant sur des critiques de ce genre,
donner une idée inexacte ou injuste de l’œuvre si considérable
et si méritoire de M. Hauser. En regardant les belles planches de
M. Reichhold, dont la précieuse collaboration a tant contribué à
assurer le succès de l’entreprise, et en lisant les notices qui les accom-
pagnent, le lecteur aura l’impression que la publication continue
à être en bonnes mains. Nous avons même encore quelque chose du
travail de Furtwaengler, puisque lui-même a choisi toutes ces belles
peintures, dont quelques-unes étaient inédites ou mal connues. De
ce nombre sont, outre les vases que j’ai déjà signalés, la belle
amphore attribuée à Euthymidès, au Musée de Wurzbourg (pl. 103),
et la dramatique Mort d’Actéon sur le cratère d’une collection parti-
culière (pl. Mo; v. notre reprod.), Deux coupes d’Aristophanès et
Erginos, à Boston, l’une signée, l'autre sans inscription, nous offrent
le curieux exemple d’un Combat de Lapithes et de Centaures, répété
deux fois par le même artiste avec des variantes peu sensibles de
détails (pl. 128, 129). Enfin la magnifique coupe de Sosias, au Musée
de Berlin, Achille pansant Patrocle blessé (pl. 123; v. notre reprod.)
et le Lever du soleil sur un cratère de Londres (pl. 126) nous sont
rendus dans de nouvelles et excellentes reproductions.
 
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