DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Réau, Louis: La galerie de tableaux de l'Ermitage et la collection Semenov, 2
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0519
LA GALERIE DE TABLEAUX DE L’ERMITAGE
-187
❖ ❖
Le Musée impérial de l’Ermitage, ainsi complété par l’apport de
la collection Semenov, offre désormais pour l’étude de l’école hollan-
daise un ensemble absolument unique en Europe, dont on chercherait
vainement l’équivalent même en Hollande. Nous avons vu qu’il était
par ailleurs d’une richesse exceptionnelle en chefs-d’œuvre de l’école
française.
Ce double caractère s’explique par l’histoire même de la capitale de
Pierre le Grand qui a subi tour à tour au xvme siècle l’influence des
deux grandes civilisations qui se disputaient l’Europe du Nord. Après
avoir assuré son indépendance politique et religieuse, la Hollande
avait conquis une véritable hégémonie dans toute l’Europe septen-
trionale. Tous les pays riverains de la Baltique, l’Allemagne du Nord,
les pays Scandinaves et enfin la Russie, du jour oii elle eut accès au
golfe de Finlande, devinrent, au point de vue artistique, de véri-
tables colonies hollandaises.
Mais quand l’influence hollandaise atteignit Pétersbourg, elle tou-
chait déjà à son déclin. C’est la civilisation française qui, dans l’Europe
entière, va se substituer à elle. Le xvine siècle, le siècle de la nais-
sance de Pétersbourg, est dans l’histoire de la civilisation moderne le
siècle français par excellence. Jamais l'art français n’a eu pareil
prestige, pareille universalité, pareille force d’expansion. Après avoir
envahi les cours d’Allemagne et de Suède, il conquiert la Russie.
C’est à ces circonstances historiques que les collections de Péters-
bourg et, en particulier, la Galerie impériale de l’Ermitage doivent
d’être avant tout d’incomparables musées d’art hollandais et français.
LOUIS RÉAU
BIBLIOGRAPHIE
I. Catalogues de la Galerie de tableaux
Catalogue des tableaux qui se trouvent dans les Galeries cl les Cabinets du Palais
impérial de Saint-Pétersbourg, 1774, in-12.
Planat, Livret de la Galerie impériale de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, con-
tenant l’explication des tableaux qui la composent, avec de courtes notices sur lés
objets d’art ou de curiosité qui y sont exposés. Saint-Pétersbourg, 1838, in-8°.
Gille, Musée de l’Ermitage impérial. Notice sur la formation de ce musée et
description des diverses collections qu’il renferme, avec une introduction historique
sur l’Ermitage de Catherine II. Saint-Pétersbourg, 1860, in-8°.
Kôhne (baron de), Ermitage impérial, catalogue de la Galerie de tableaux
(rédigé avec la collaboration de Waagen). Saint-Pétersbourg, 1863, 2e éd., 1871.
Somov, Catalogue de l’Ermitage, 3 vol., lre éd., 1889-1893; 2e éd., 1902-1909.
Un nouveau catalogue illustré est en préparation.
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Le Musée impérial de l’Ermitage, ainsi complété par l’apport de
la collection Semenov, offre désormais pour l’étude de l’école hollan-
daise un ensemble absolument unique en Europe, dont on chercherait
vainement l’équivalent même en Hollande. Nous avons vu qu’il était
par ailleurs d’une richesse exceptionnelle en chefs-d’œuvre de l’école
française.
Ce double caractère s’explique par l’histoire même de la capitale de
Pierre le Grand qui a subi tour à tour au xvme siècle l’influence des
deux grandes civilisations qui se disputaient l’Europe du Nord. Après
avoir assuré son indépendance politique et religieuse, la Hollande
avait conquis une véritable hégémonie dans toute l’Europe septen-
trionale. Tous les pays riverains de la Baltique, l’Allemagne du Nord,
les pays Scandinaves et enfin la Russie, du jour oii elle eut accès au
golfe de Finlande, devinrent, au point de vue artistique, de véri-
tables colonies hollandaises.
Mais quand l’influence hollandaise atteignit Pétersbourg, elle tou-
chait déjà à son déclin. C’est la civilisation française qui, dans l’Europe
entière, va se substituer à elle. Le xvine siècle, le siècle de la nais-
sance de Pétersbourg, est dans l’histoire de la civilisation moderne le
siècle français par excellence. Jamais l'art français n’a eu pareil
prestige, pareille universalité, pareille force d’expansion. Après avoir
envahi les cours d’Allemagne et de Suède, il conquiert la Russie.
C’est à ces circonstances historiques que les collections de Péters-
bourg et, en particulier, la Galerie impériale de l’Ermitage doivent
d’être avant tout d’incomparables musées d’art hollandais et français.
LOUIS RÉAU
BIBLIOGRAPHIE
I. Catalogues de la Galerie de tableaux
Catalogue des tableaux qui se trouvent dans les Galeries cl les Cabinets du Palais
impérial de Saint-Pétersbourg, 1774, in-12.
Planat, Livret de la Galerie impériale de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, con-
tenant l’explication des tableaux qui la composent, avec de courtes notices sur lés
objets d’art ou de curiosité qui y sont exposés. Saint-Pétersbourg, 1838, in-8°.
Gille, Musée de l’Ermitage impérial. Notice sur la formation de ce musée et
description des diverses collections qu’il renferme, avec une introduction historique
sur l’Ermitage de Catherine II. Saint-Pétersbourg, 1860, in-8°.
Kôhne (baron de), Ermitage impérial, catalogue de la Galerie de tableaux
(rédigé avec la collaboration de Waagen). Saint-Pétersbourg, 1863, 2e éd., 1871.
Somov, Catalogue de l’Ermitage, 3 vol., lre éd., 1889-1893; 2e éd., 1902-1909.
Un nouveau catalogue illustré est en préparation.