DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Dorbec, Prosper: Deux expositions de petits maîtres du XVIIIe siècle
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34 GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Si nous voulions la montrer se donnant carrière dans le domaine de la
fantaisie, c’est encore à Pierre que nous pourrions avoir recours en produi-
sant sa Bacchanale aux tons légers, aux lignes ondoyantes, baignée
d'atmosphère, toute de grâce discrète, que conserve le musée du Puy1.
De même, qui s’intéresse à Etienne Jeaurat peintre d’histoire? Mais qu’il
nous transcrive L’Atelier d’un peintre (le sien), il nous ravit par sa con-
naissance du clair-obscur, qui peut-être dans tout son œuvre n’a jamais
trouvé meilleure occasion d'être appliquée. Il nous ravit surtout par la
PARTIE DE CARTES AUX BOUGIES, DESSIN PAR L.-J. DURA M EAU
(Appartient à M. Léon Michel-Lévy.)
bonhomie dont sa toile est empreinte. Le maître, occupé à faire le choix,
dans un vaste carton à dessins, d’une tête d’expression pour un de ses élèves,
nous tourne presque entièrement le dos, en sorte que sa personnalité s’efface
devant la leur ; ce sont encore des enfants dans toute l’ingénuité de leur
âge, ou, pour les désigner du nom courant qu’on leur donnait à 1 époque,
des « polissons » tels que Chardin et Drouais se plaisaient à en peindre,
qui manifestement sont l’objet d’une tendresse toute paternelle ; ils n en
i. Cf. L. Gonse, Les Chefs-d'œuvre des musées de France, p. 260.
Si nous voulions la montrer se donnant carrière dans le domaine de la
fantaisie, c’est encore à Pierre que nous pourrions avoir recours en produi-
sant sa Bacchanale aux tons légers, aux lignes ondoyantes, baignée
d'atmosphère, toute de grâce discrète, que conserve le musée du Puy1.
De même, qui s’intéresse à Etienne Jeaurat peintre d’histoire? Mais qu’il
nous transcrive L’Atelier d’un peintre (le sien), il nous ravit par sa con-
naissance du clair-obscur, qui peut-être dans tout son œuvre n’a jamais
trouvé meilleure occasion d'être appliquée. Il nous ravit surtout par la
PARTIE DE CARTES AUX BOUGIES, DESSIN PAR L.-J. DURA M EAU
(Appartient à M. Léon Michel-Lévy.)
bonhomie dont sa toile est empreinte. Le maître, occupé à faire le choix,
dans un vaste carton à dessins, d’une tête d’expression pour un de ses élèves,
nous tourne presque entièrement le dos, en sorte que sa personnalité s’efface
devant la leur ; ce sont encore des enfants dans toute l’ingénuité de leur
âge, ou, pour les désigner du nom courant qu’on leur donnait à 1 époque,
des « polissons » tels que Chardin et Drouais se plaisaient à en peindre,
qui manifestement sont l’objet d’une tendresse toute paternelle ; ils n en
i. Cf. L. Gonse, Les Chefs-d'œuvre des musées de France, p. 260.