LES MINIATURISTES PERSANS
REHZAD ET RASSIM ALI
Les renseignements que nous fournissent
les auteurs orientaux sur la miniature et les
miniaturistes ne consistent guère qu en une
longue liste de noms, accompagnés d’épi-
tlièles hyperboliquement élogieuses, de quel-
ques anecdotes, et exceptionnellement de
l’indication du règne sous lequel l’artiste
a produit.
Cette insuffisance de données biographi-
ques et critiques est aggravée par les erreurs
et les confusions de traducteurs, qui n’ont
pas toujours recours aux sources.
Quelques exemples sont nécessaires pour
donner une idée de l’importance et de la
portée de ces erreurs. Ainsi M. Cl. Huart1
confond Mir Nakkach d’Ispahan, directeur
de l’atelier de peinture de Chah Tahmasp,
par conséquent miniaturiste du xvie siècle et
de la Perse occidentale, avec Hadji Moham-
med (( le peintre » (« nakkach »), artiste
du xve siècle, de la Perse orientale ; bien plus,
il leur prête le voyage à Constantinople de
Chah Kouli, au xvie siècle, sous Soliman le
Magnifique, avec tous les détails rapportés
par l’historien turc Aali, tout en les faisant
mourir « au commencement des conquêtes de Mohammed Khan Cheibani »
c’est-à-dire peu après i5oo !
FIG. I. - PORTRAIT DE BEHZAD
MINIATURE D’UN MANUSCRIT
(Bibliothèque de Yildiz, Constantinople.)
i. CL Huart, Les Calligraphes et Miniaturistes de l'Orient mulsuman ; Paris, 1908, p. 333-
334 et 324-325.
REHZAD ET RASSIM ALI
Les renseignements que nous fournissent
les auteurs orientaux sur la miniature et les
miniaturistes ne consistent guère qu en une
longue liste de noms, accompagnés d’épi-
tlièles hyperboliquement élogieuses, de quel-
ques anecdotes, et exceptionnellement de
l’indication du règne sous lequel l’artiste
a produit.
Cette insuffisance de données biographi-
ques et critiques est aggravée par les erreurs
et les confusions de traducteurs, qui n’ont
pas toujours recours aux sources.
Quelques exemples sont nécessaires pour
donner une idée de l’importance et de la
portée de ces erreurs. Ainsi M. Cl. Huart1
confond Mir Nakkach d’Ispahan, directeur
de l’atelier de peinture de Chah Tahmasp,
par conséquent miniaturiste du xvie siècle et
de la Perse occidentale, avec Hadji Moham-
med (( le peintre » (« nakkach »), artiste
du xve siècle, de la Perse orientale ; bien plus,
il leur prête le voyage à Constantinople de
Chah Kouli, au xvie siècle, sous Soliman le
Magnifique, avec tous les détails rapportés
par l’historien turc Aali, tout en les faisant
mourir « au commencement des conquêtes de Mohammed Khan Cheibani »
c’est-à-dire peu après i5oo !
FIG. I. - PORTRAIT DE BEHZAD
MINIATURE D’UN MANUSCRIT
(Bibliothèque de Yildiz, Constantinople.)
i. CL Huart, Les Calligraphes et Miniaturistes de l'Orient mulsuman ; Paris, 1908, p. 333-
334 et 324-325.