AU SOLEIL D’UN BEAU DIMANCHE
PANNEAU POUR UNE SALLE A MANGER, PAK M . JULES FLANDRIN
(Salon d’Automne.)
LE SALON D’AUTOMNE
I
On dirait que le temps des agitations est passé. Aussi bien le Salon d’Au-
tomne est-il aujourd hui dans la force de ses dix-septans ; et la Société,
qui a ouvert sa treizième exposition par le plus ensoleillé des octobres,
sans renoncer à des mouvements inconsidérés et à des affirmations artificielles,
voit se cristalliser ses formules et vieillir ses erreurs. 11 semblerait que le
Salon d’Automne soit arrivé à l’âge déraison. Ce qui ne signifie point que sa
raison d'être commence, non plus d’ailleurs qu elle s’achève ; et nous
allons observer, en nous y promenant, qu'il poursuit simplement sa course
avec des fortunes inégales.
L’arrangement général est agréable et disposé avec intelligence, même
avec goût. Dans les salles du premier, la peinture, qui s’étend non sans
quelque indiscrétion sur une surface vraiment trop illimitée, accueille à ses
côtés des estampes et, au-devant d’elle, des objets d’art et de menues sculp-
tures ; les tableaux s’y groupent par idées ou par sympathies, et des
ensembles y célèbrent pieusement la mémoire de morts illustres ou pré-
cieux. Au rez-de-chaussée, les statuaires ont groupé dans une demi-clarté
des taches noires ou blanches ; les artistes décorateurs proposent aux passants
PANNEAU POUR UNE SALLE A MANGER, PAK M . JULES FLANDRIN
(Salon d’Automne.)
LE SALON D’AUTOMNE
I
On dirait que le temps des agitations est passé. Aussi bien le Salon d’Au-
tomne est-il aujourd hui dans la force de ses dix-septans ; et la Société,
qui a ouvert sa treizième exposition par le plus ensoleillé des octobres,
sans renoncer à des mouvements inconsidérés et à des affirmations artificielles,
voit se cristalliser ses formules et vieillir ses erreurs. 11 semblerait que le
Salon d’Automne soit arrivé à l’âge déraison. Ce qui ne signifie point que sa
raison d'être commence, non plus d’ailleurs qu elle s’achève ; et nous
allons observer, en nous y promenant, qu'il poursuit simplement sa course
avec des fortunes inégales.
L’arrangement général est agréable et disposé avec intelligence, même
avec goût. Dans les salles du premier, la peinture, qui s’étend non sans
quelque indiscrétion sur une surface vraiment trop illimitée, accueille à ses
côtés des estampes et, au-devant d’elle, des objets d’art et de menues sculp-
tures ; les tableaux s’y groupent par idées ou par sympathies, et des
ensembles y célèbrent pieusement la mémoire de morts illustres ou pré-
cieux. Au rez-de-chaussée, les statuaires ont groupé dans une demi-clarté
des taches noires ou blanches ; les artistes décorateurs proposent aux passants