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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 2.1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.24919#0372

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BIBLIOGRAPHIE

MÉLANGES D’HISTOIRE ET D’ARCHÉOLOGIE par Robert André-Michel l.

tudier les châteaux forts d’une région au Moyen âge, dans le sens large du
mot, c’est aussi étudier les institutions féodales et militaires, le développe-
ment historique, économique et artistique de cette région. Cette phrase, qui
devait figurer dans la préface de l’ouvrage préparé par Robert André-
Michel sur Les villes fortes et les châteaux des Papes d'Avignon en France au
XIVe siècle, caractérise exactement le livre présenté aujourd’hui au public,
qui réunit quelques-unes de ses études, hélas si tôt interrompues par une
mort glorieuse au champ d’honneur2.

La lecture de ce volume nous fait connaître, et pénétrer sous tous ses aspects, la vie au
xive siècle dans les Etats pontificaux français. C’est Avignon d’abord, élevée subitement au
rang de capitale de la chrétienté, s’emplissant de tous les grands et petits personnages de
la cour pontificale : nous voyons la ville s’étendre et faire craquer sa vieille enceinte de
remparts, les affaires se développer prodigieusement, et, dans la foule qui remplit ses rues,
parmi les riches marchands, les ambassadeurs, les cardinaux, nous rencontrons Pétrarque.

C’est Carpentras, où nous saisissons sur le vif les inquiétudes d’une petite ville cher-
chant à se défendre contre les bandes armées, et tremblant au nom de du Guesclin. C’est
le procès en sorcellerie intenté par Jean XXII aux Visconti, dans lequel est si curieuse-
ment mêlé le nom de Dante, qui évoque à notre souvenir la psychologie tourmentée
du Moyen âge.

Mais, sans insister plus longuement sur ces parties historiques dont on devine l’intérêt,
nous devons ici parler surtout des études artistiques, qui occupent une bonne moitié du
volume.

En étudiant les fresques du Château des Papes, Robert André-Michel apporte sur cha-
cune d’elles des lumières nouvelles et d’importants documents inédits. Il démontre avec
une clarté et une certitude irréfutables que les fresques de la salle de l’Audience, dont
l’auteur n’avait pu encore être identifié, sont l’œuvre de Matleo de Yiterbe, et que, con-
trairement à l’opinion admise jusqu’ici, il n’y eut jamais dans cette salle d’autres parties
peintes que celles qu’on y voit encore aujourd’hui. Reprenant l’iconographie delà chapelle
Saint-Jean, il propose une identification entièrement nouvelle des scènes représentées, et
l’évidence de sa démonstration est telle, que, quand on l’a lue, on se demande comment
tant d’autres avant lui ont pu se tromper à leur sujet. Il étudie enfin de très près les célè-

1. Paris, Armand Colin et Cie. Un vol. in-8, 210 p. av. 24 planches hors texte.

2. Voir l’article Nos Morts, par Emile Bertaux dans la Gazette des Beaux Arts, juin 1916.
 
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