PEINTRES-GRAVEURS CONTEMPORAINS
ADOLPHE BEAUFRÈRE
Les graveurs et les peintres de la Bretagne sont légion. Le pays d’Armor
jouit d'une vogue considérable et méritée. Il est âpre et mélancolique,
pittoresque et intime. Couvert de pierres grises, de genêts d’or, de
bruyères roses, de tapis d’émeraude qui descendent jusqu’à la mer retentis-
sante aux reflets changeants, bordé de hautes falaises surmontées du dôme
bruissant des pins ; peuplé d’habitants au costume noir sur lequel éclatent les
broderies des gilets et la coiffe blanche des femmes, légère comme les pétales
d’une fleur étrange et délicate, — tout, dans cette Bretagne de Duguesclin,
que chanta Brizeux, où naquit La Mennais et où repose Chateaubriand,
attire, émeut, retient. Il y a l’enchantement de la Bretagne, comme il y a
l'enchantement de Venise. Sur cette terre des légendes, la fée la plus puis-
sante est la Bretagne elle-même. Comptez combien de peintres, de sculpteurs,
de graveurs, d’architectes, de dessinateurs elle a inspirés ! .Quand Renan
prononçait sa divine prière devant le temple de Pallas-Athéné, il ne parve-
nait pas à oublier son Tréguier natal : « Je suis né, déesse aux yeux bleus,
de parents barbares, chez les Cimmériens bons et vertueux, qui habitent au
bord d’une mer sombre, hérissée de rochers, toujours battue par les orages...
ADOLPHE BEAUFRÈRE
Les graveurs et les peintres de la Bretagne sont légion. Le pays d’Armor
jouit d'une vogue considérable et méritée. Il est âpre et mélancolique,
pittoresque et intime. Couvert de pierres grises, de genêts d’or, de
bruyères roses, de tapis d’émeraude qui descendent jusqu’à la mer retentis-
sante aux reflets changeants, bordé de hautes falaises surmontées du dôme
bruissant des pins ; peuplé d’habitants au costume noir sur lequel éclatent les
broderies des gilets et la coiffe blanche des femmes, légère comme les pétales
d’une fleur étrange et délicate, — tout, dans cette Bretagne de Duguesclin,
que chanta Brizeux, où naquit La Mennais et où repose Chateaubriand,
attire, émeut, retient. Il y a l’enchantement de la Bretagne, comme il y a
l'enchantement de Venise. Sur cette terre des légendes, la fée la plus puis-
sante est la Bretagne elle-même. Comptez combien de peintres, de sculpteurs,
de graveurs, d’architectes, de dessinateurs elle a inspirés ! .Quand Renan
prononçait sa divine prière devant le temple de Pallas-Athéné, il ne parve-
nait pas à oublier son Tréguier natal : « Je suis né, déesse aux yeux bleus,
de parents barbares, chez les Cimmériens bons et vertueux, qui habitent au
bord d’une mer sombre, hérissée de rochers, toujours battue par les orages...