ODILON REDON
i4ô
II
Certainement l’entière
substance même de l’art
de Redon est contenue
dans son blanc et noir.
Nous avons indiqué à
quelle longue période de
son existence, la plus
tourmentée, la plus fé-
conde aussi de sa pro-
duction, ce mode d’ex-
pression a pu correspondre. D’ailleurs l’artiste se montre explicite : « Je
vous le dis aujourd’hui en toute maturité consciente, et j'y insiste: tout
PROFIL DE LUMIERE
LITHOGRAPHIE ORIGINALE d’oDILON REDON
balzacien, on peut dire que plastiquement fut évoqué un monde redon-
nes que1 ».
Enfin nous dirons encore que son âme fut sincèrement et profondément
spiritualiste. Non toutefois qu’il ait cru devoir, pendant son existence,
s’astreindre à l’observance stricte d'un dogme au rite exactement établi. Si
l'intellectualité transcendante de la sagesse antique, mêlée de stoïcisme, ne
paraît pas l’avoir essen-
tiellement retenu, il
montra une incessante
attirance pour la pitié
miséricordieuse de
l’Evangile, et la douceur
mystiquement résignée
du Bouddha2 * *. Aussi sa
philosophie morale, in-
née si l’on peut dire, est-
elle empreinte de sereine
clarté et de sympathie
attendrie pour toute
souffrance.
1. André Mellerio, lettre parmi les écrits de personnalités diverses réunis, sous le
titre Hommage à Redon, dans la revue La Vie, noS des 3o novembre et 7 décembre 1912.
2. Ses fantaisies d’ostéologie créatrice eurent « un sentiment quasi-chrétien pour
assise » (Confidences d’artiste). Quant aux effigies du Bouddha, elles sont nombreuses
dans son œuvre.
l9
5e PÉRIOD E.
i4ô
II
Certainement l’entière
substance même de l’art
de Redon est contenue
dans son blanc et noir.
Nous avons indiqué à
quelle longue période de
son existence, la plus
tourmentée, la plus fé-
conde aussi de sa pro-
duction, ce mode d’ex-
pression a pu correspondre. D’ailleurs l’artiste se montre explicite : « Je
vous le dis aujourd’hui en toute maturité consciente, et j'y insiste: tout
PROFIL DE LUMIERE
LITHOGRAPHIE ORIGINALE d’oDILON REDON
balzacien, on peut dire que plastiquement fut évoqué un monde redon-
nes que1 ».
Enfin nous dirons encore que son âme fut sincèrement et profondément
spiritualiste. Non toutefois qu’il ait cru devoir, pendant son existence,
s’astreindre à l’observance stricte d'un dogme au rite exactement établi. Si
l'intellectualité transcendante de la sagesse antique, mêlée de stoïcisme, ne
paraît pas l’avoir essen-
tiellement retenu, il
montra une incessante
attirance pour la pitié
miséricordieuse de
l’Evangile, et la douceur
mystiquement résignée
du Bouddha2 * *. Aussi sa
philosophie morale, in-
née si l’on peut dire, est-
elle empreinte de sereine
clarté et de sympathie
attendrie pour toute
souffrance.
1. André Mellerio, lettre parmi les écrits de personnalités diverses réunis, sous le
titre Hommage à Redon, dans la revue La Vie, noS des 3o novembre et 7 décembre 1912.
2. Ses fantaisies d’ostéologie créatrice eurent « un sentiment quasi-chrétien pour
assise » (Confidences d’artiste). Quant aux effigies du Bouddha, elles sont nombreuses
dans son œuvre.
l9
5e PÉRIOD E.