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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 2.1920

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Nr. 3
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Sakisian, Arménag: Les miniaturistes persans Behzad et Rassim Ali
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https://doi.org/10.11588/diglit.24919#0235

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LES MINIATURISTES PERSANS BE HZ AD ET RASSIM ALI 217

caractère hétéroclite de l'œuvre ainsi attribuée à Behzad. On a l’impression
de se trouver en présence des productions d’une demi-douzaine d’artistes :
d’un timouride qui est presque un primitif par sa naïveté1, de deux ou
trois peintres de la fin du xve siècle avec lesquels la miniature persane a déjà
atteint son apogée2, de quelques portraitistes dont les ouvrages doivent être
classés parmi les chefs-d’œuvre de cet art, mais qui ne semblent avoir rien
de commun entre eux 3.

Devant une telle confusion il paraît nécessaire d’étudier de plus près cet
illustre peintre persan.

I

Dès la fin du xvT siècle Behzad était déjà célèbre ; un auteur turc, Aali,
pour faire entendre qu’un artiste a atteint la perfection dans son art, dit
qu’il possède le calam de Behzad. Et cependant les chroniqueurs persans ne
nous ont laissé que peu de renseignements sur ce maître.

Khondémir4 5, un contemporain, nous apprend que Behzad fut le protégé de
Mir Ali Chir Nivaï, le vézir de Sultan Hussein Mirza qui a régné dans le
Ivhorassan de 1468 à i5o6°, ayant survécu de quelques années seulement à
son illustre vézir. Il ajoute qu’à son époque Behzad jouissait de la grande
faveur des souverains de l’Iran. La chronique de Khondémir, intitulée Habib-
es-Sujer, est de i523, c’est-à-dire des dernières années du règne de Chah
Ismaïl, et considère Behzad comme le maître le plus remarquable du com-
mencement du règne des Séfévis.

Dans ses Eloges des Artistes6 7 (1687), Aali ' donne maître Behzad de Hérat
comme le premier parmi les peintres illustres égalant, dit-il, ceux de la Chine,
et ajoute que sa production a commencé à l’époque de Sultan Husséin Baï-
cara pour finir sous Chah Ismaïl. Aali lui donne pour maître immédiat Pir

1. F.-R. Martin, op. cit., pl. 67.

2. Ibidem, pl. 70-71, 72-73 et 75 à 78.

3. Ibidem, pl. 81, 82, 83, 85, 88 et 91.

4- Mes références à Khondémir, ainsi qu’à Iskender Beg Mounchi, auteur de YAlem-
Araï-Abbassi, sont fondées sur des notes inédites que M. E. Blochet m’a obligeamment
communiquées.

5. Séhayif-el-Akhbar (chronique générale de Munédjiin Bachi), traduction turque,
vol. III, p. 72 et 73.

6. Ménakib-i-Hunervéran (petit ouvrage précieux consacré aux artistes du livre, calli-
graphes, enlumineurs et relieurs).

7. Historien et poète turc (i542-i6oo). Hammer, dans son Histoire de l’Empire ottoman,
traduction de J. Hellert, tome VII, p. 375, le considère comme un des écrivains les plus
pénétrants et les plus libres de la Turquie.

— 5e période. 28

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