PUYIS DE CHAYANNES AU MUSÉE DE LYON
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ment, seul et sans aucune suggestion étrangère, les idées et les images qui
fussent le plus convenables pour le local et l endroit désignés. Puis, au cours
du mois d’août 1883, un traité fut signé entre lui et la Ville de Lyon,
stipulant quelles étaient de part et d’autre les conditions posées. Il n’est pas
sans intérêt de relire aujourd’hui les termes de ce traité et d’y voir avec quelle
netteté le peintre avait su d’avance dégager les idées générales et tracer les
grandes lignes de ses compositions futures: désormais, tout l’essentiel était
fixé ; quelque détail secondaire de la construction pourrait varier, rien ne
serait changé dans les maîtresses poutres de la charpente d’ensemble1.
Le Bois sacré porte, sous la signature, la date de 1884 ; il fut exposé à
Paris, au Salon de cette année-là, puis expédié à Lyon ; il était marouflé àla
fin d’août, et fut présenté au public en sa place définitive, pour la première
fois, le dimanche 3i août 1884 2-
dessins que vous possédez déjà, ces derniers documents vous donneront, je l’espère, toutes les
indications pouvant vous être utiles... » Et Puvis de Chavannes accusait réception de ces
plans par une lettre datée d’Houlgate le 16 juillet i883(Arch. munie, de Lyon, M1, 1883).
1. Yoici les parties principales de ce traité (Arch. munie, de Lyon, M1, i883):
« Je soussigné, P. Puvis de Chavannes,
«Après avoir pris connaissance des dispositions du grand escalier neuf du Palais des Arts
de Lyon, m’engage envers la Ville de Lyon à décorer de peintures toutes les surfaces
murales de la partie supérieure de cet escalier, aux conditions suivantes :
«Art. i. Le sujet de ces peintures décoratives est, d’une manière générale et sous
réserve de telles modifications partielles qui pourront s’imposer pendant le cours de l’exé-
cution, déterminé ainsi qu’il suit :
«Je m’attacherai avant tout à ne pas perdre de vue les exigences spéciales à la décoration
d’un monument consacré à l’art, tout en recherchant ce qui pourrait lui donner une note
caractéristique touchant Lyon et la région lyonnaise.
«Partant de ce principe, je symboliserai en deux compositions se faisant face (mur oriental
et mur occidental de l’escalier) les deux points essentiels de l’art : la forme et le sentiment.
«La première de ces compositions serait une sorte de vision antique de la grande époque
grecque.
« La seconde pourrait avoir pour théâtre le Campo-Santo, considéré comme l’un des
berceaux de l’art moderne et comme arène picturale. Là, usant d’une fiction qui a tou-
jours été acceptée, je chercherai à gloriûer, sous les traits des grands Artistes Lyonnais
morts, le sentiment moderne.
« Dans l’espace compris entre ces deux grands panneaux et pour les relier (mur méri-
dional), une troisième composition figurerait une sorte de bois sacré où apparaîtraient les
figures des Muses inspiratrices.
«Enfin, à droite et à gauche de la porte pratiquée dans le mur septentrional, et symbo-
lisant la force et la grâce, serait une quatrième composition en deux parties où l’on
reconnaîtrait les génies du Rhône et de la Saône entourés de ce qui peut rappeler l’art,
l’industrie et la contrée lyonnaise. »
Viennent ensuite les conditions relatives au paiement de la somme convenue, 4o.ooo
francs (dépense à laquelle l’État devait contribuer pour moitié). La Ville eut à sa charge
les frais de transport et de mise en place.
2. On mettait jadis à la disposition des visiteurs du musée une notice explicative,
simple feuille volante qui offrait, en haut, un croquis sommaire du tableau et, en dessous,
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ment, seul et sans aucune suggestion étrangère, les idées et les images qui
fussent le plus convenables pour le local et l endroit désignés. Puis, au cours
du mois d’août 1883, un traité fut signé entre lui et la Ville de Lyon,
stipulant quelles étaient de part et d’autre les conditions posées. Il n’est pas
sans intérêt de relire aujourd’hui les termes de ce traité et d’y voir avec quelle
netteté le peintre avait su d’avance dégager les idées générales et tracer les
grandes lignes de ses compositions futures: désormais, tout l’essentiel était
fixé ; quelque détail secondaire de la construction pourrait varier, rien ne
serait changé dans les maîtresses poutres de la charpente d’ensemble1.
Le Bois sacré porte, sous la signature, la date de 1884 ; il fut exposé à
Paris, au Salon de cette année-là, puis expédié à Lyon ; il était marouflé àla
fin d’août, et fut présenté au public en sa place définitive, pour la première
fois, le dimanche 3i août 1884 2-
dessins que vous possédez déjà, ces derniers documents vous donneront, je l’espère, toutes les
indications pouvant vous être utiles... » Et Puvis de Chavannes accusait réception de ces
plans par une lettre datée d’Houlgate le 16 juillet i883(Arch. munie, de Lyon, M1, 1883).
1. Yoici les parties principales de ce traité (Arch. munie, de Lyon, M1, i883):
« Je soussigné, P. Puvis de Chavannes,
«Après avoir pris connaissance des dispositions du grand escalier neuf du Palais des Arts
de Lyon, m’engage envers la Ville de Lyon à décorer de peintures toutes les surfaces
murales de la partie supérieure de cet escalier, aux conditions suivantes :
«Art. i. Le sujet de ces peintures décoratives est, d’une manière générale et sous
réserve de telles modifications partielles qui pourront s’imposer pendant le cours de l’exé-
cution, déterminé ainsi qu’il suit :
«Je m’attacherai avant tout à ne pas perdre de vue les exigences spéciales à la décoration
d’un monument consacré à l’art, tout en recherchant ce qui pourrait lui donner une note
caractéristique touchant Lyon et la région lyonnaise.
«Partant de ce principe, je symboliserai en deux compositions se faisant face (mur oriental
et mur occidental de l’escalier) les deux points essentiels de l’art : la forme et le sentiment.
«La première de ces compositions serait une sorte de vision antique de la grande époque
grecque.
« La seconde pourrait avoir pour théâtre le Campo-Santo, considéré comme l’un des
berceaux de l’art moderne et comme arène picturale. Là, usant d’une fiction qui a tou-
jours été acceptée, je chercherai à gloriûer, sous les traits des grands Artistes Lyonnais
morts, le sentiment moderne.
« Dans l’espace compris entre ces deux grands panneaux et pour les relier (mur méri-
dional), une troisième composition figurerait une sorte de bois sacré où apparaîtraient les
figures des Muses inspiratrices.
«Enfin, à droite et à gauche de la porte pratiquée dans le mur septentrional, et symbo-
lisant la force et la grâce, serait une quatrième composition en deux parties où l’on
reconnaîtrait les génies du Rhône et de la Saône entourés de ce qui peut rappeler l’art,
l’industrie et la contrée lyonnaise. »
Viennent ensuite les conditions relatives au paiement de la somme convenue, 4o.ooo
francs (dépense à laquelle l’État devait contribuer pour moitié). La Ville eut à sa charge
les frais de transport et de mise en place.
2. On mettait jadis à la disposition des visiteurs du musée une notice explicative,
simple feuille volante qui offrait, en haut, un croquis sommaire du tableau et, en dessous,