GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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planches sur la vie des trappistes de Laval. La première, le Gcirdeur de
cochons', est une des plus remarquables. Un frère convers vêtu de bure
est appuyé au mur et lit son bréviaire en gardant des pourceaux. Dans son
souci d’exactitude, le dessinateur exagère le relief d’une forme au point
d’en oublier les proportions : ainsi, il a fait à ce frère porcher des mains
démesurées; mais dans son ensemble le dessin est serré et minutieux. Puis,
ce sont : Les Poules, Le Dortoir, La Rasure, La Fromagerie. La planche VI,
Le Réfectoire, n’est pas moins belle que le G ardeur de cochons. Les moines
sont à table devant leur maigre pitance. C’est le silence, et pourtant comme
ils vivent sous leur capuce tandis que juché dans une tribune un Père leur
fait la lecture !
Nous avons encore La Vaisselle, IL Exposition du corps : deux vieux de la
Trappe veillent, méditatifs ou somnolents, le cadavre d’un des leurs ; une croix,
un cierge, et, sur une civière, le défunt étendu. L’effet est tragique, extraor-
dinaire. L'Enterrement et Le Retour de /’enterrement complètent cette série de
compositions dont il n’existe aucun équivalent dans Part contemporain.
Lançon fut un travailleur infatigable jusqu’au dernier moment. Très
malade du diabète, il se fit transporter à T hôpital Necker, où il mourut le
1/4 avril 1885. Il avait quarante-huit ans. Il fut inhumé au cimetière Mont-
parnasse ; sur sa tombe fut inauguré en novembre 1 8g 1 un petit monument
élevé par souscription : une stèle surmontée du masque de l'artiste en bronze
par son compatriote Charles Gautier, avec un bas-relief reproduisant une
de ses eaux-fortes : le Lion buvant.
CHARLES LÉGER
1. Une toile semblable à la gravure fut exposée au Salon de i883.
LION
DESSIN PAR A. LANÇON
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planches sur la vie des trappistes de Laval. La première, le Gcirdeur de
cochons', est une des plus remarquables. Un frère convers vêtu de bure
est appuyé au mur et lit son bréviaire en gardant des pourceaux. Dans son
souci d’exactitude, le dessinateur exagère le relief d’une forme au point
d’en oublier les proportions : ainsi, il a fait à ce frère porcher des mains
démesurées; mais dans son ensemble le dessin est serré et minutieux. Puis,
ce sont : Les Poules, Le Dortoir, La Rasure, La Fromagerie. La planche VI,
Le Réfectoire, n’est pas moins belle que le G ardeur de cochons. Les moines
sont à table devant leur maigre pitance. C’est le silence, et pourtant comme
ils vivent sous leur capuce tandis que juché dans une tribune un Père leur
fait la lecture !
Nous avons encore La Vaisselle, IL Exposition du corps : deux vieux de la
Trappe veillent, méditatifs ou somnolents, le cadavre d’un des leurs ; une croix,
un cierge, et, sur une civière, le défunt étendu. L’effet est tragique, extraor-
dinaire. L'Enterrement et Le Retour de /’enterrement complètent cette série de
compositions dont il n’existe aucun équivalent dans Part contemporain.
Lançon fut un travailleur infatigable jusqu’au dernier moment. Très
malade du diabète, il se fit transporter à T hôpital Necker, où il mourut le
1/4 avril 1885. Il avait quarante-huit ans. Il fut inhumé au cimetière Mont-
parnasse ; sur sa tombe fut inauguré en novembre 1 8g 1 un petit monument
élevé par souscription : une stèle surmontée du masque de l'artiste en bronze
par son compatriote Charles Gautier, avec un bas-relief reproduisant une
de ses eaux-fortes : le Lion buvant.
CHARLES LÉGER
1. Une toile semblable à la gravure fut exposée au Salon de i883.
LION
DESSIN PAR A. LANÇON