DEUX « ATHÉNA » EN BRONZE
I
Des trois grandes effigies de la déesse
nationale que Phidias avait exécutées pour
l’Acropole d’Athènes, la plus ancienne en
date parait avoir été la statue colossale de
bronze qu’on s’est habitué à désigner sous
le nom tardif et un peu conventionnel
d’Athéna Promachos (« celle qui combat
au premier rang »)1 et qu’il vaudrait mieux
appeler, avec une épigramme de Y Anthologie*, l’Athéna Enhoplos, c’est-à-
dire « revêtue de ses armes ».
D’après le témoignage autorisé de Démosthène3, la « grande Athéna de
bronze » fut fondue avec le produit d’une partie du butin des guerres médi-
ques et aux frais des Grecs, c’est-à-dire, sans doute, des villes groupées dans
l’alliance d’Athènes. 11 n’y a pas à tenir compte des textes postérieurs qui
parlent à ce sujet de la dîme du butin de Marathon4.
r. Cette épithète ne lui est donnée expressément que par le Scholiaste de Démosthène
sur le Contre Androtion, c. i3 (Overbeck, Schriftquellen, n° 64a) et peut-être par l’ins-
cription de basse époque C. I. A. III, 638 : cxïjS£ irapà nrpop/r^ü) IlaXÀàS'. KsxpoTu'ï|i;, bien
que la base dont il s’agit là soit située devant le portique d’Hadrien et non sur l’Acropole.
L’emploi de l’épithète npoua/oç par Alciphron et Zosime pour désigner Athéna ne vise pas
nécessairement notre statue.
2. Anthologie palatine (append. de Planude), XVI, 167 (Overbeck, 644) : e’tç ty|V èv
’AOVjvaiç ’évoitkov ’AÔYjvâv.
3. Démosthène, Fausse ambassade, c. 272 (Overbeck, 638) : Ttapà xijv y<xkx.r[v ttjv
[teyâXrjV ’AGy]v&v — vjv àpiaxEÏov 7] 7roXtç xoù Ttpo; xoùç papêàpouç ttoXIjaqu, Sovxmv xàjv
'EXXVjvwv xà ypTjiAaxa xaùx’, àvE'0ï)x£v. Il doit y avoir là un souvenir précis de l’inscription
dédicatoire en vers.
4- Pausanias, I, 28, 2 ; Scholiaste de Démosthène, Contre Androtion, c. i3.
I
Des trois grandes effigies de la déesse
nationale que Phidias avait exécutées pour
l’Acropole d’Athènes, la plus ancienne en
date parait avoir été la statue colossale de
bronze qu’on s’est habitué à désigner sous
le nom tardif et un peu conventionnel
d’Athéna Promachos (« celle qui combat
au premier rang »)1 et qu’il vaudrait mieux
appeler, avec une épigramme de Y Anthologie*, l’Athéna Enhoplos, c’est-à-
dire « revêtue de ses armes ».
D’après le témoignage autorisé de Démosthène3, la « grande Athéna de
bronze » fut fondue avec le produit d’une partie du butin des guerres médi-
ques et aux frais des Grecs, c’est-à-dire, sans doute, des villes groupées dans
l’alliance d’Athènes. 11 n’y a pas à tenir compte des textes postérieurs qui
parlent à ce sujet de la dîme du butin de Marathon4.
r. Cette épithète ne lui est donnée expressément que par le Scholiaste de Démosthène
sur le Contre Androtion, c. i3 (Overbeck, Schriftquellen, n° 64a) et peut-être par l’ins-
cription de basse époque C. I. A. III, 638 : cxïjS£ irapà nrpop/r^ü) IlaXÀàS'. KsxpoTu'ï|i;, bien
que la base dont il s’agit là soit située devant le portique d’Hadrien et non sur l’Acropole.
L’emploi de l’épithète npoua/oç par Alciphron et Zosime pour désigner Athéna ne vise pas
nécessairement notre statue.
2. Anthologie palatine (append. de Planude), XVI, 167 (Overbeck, 644) : e’tç ty|V èv
’AOVjvaiç ’évoitkov ’AÔYjvâv.
3. Démosthène, Fausse ambassade, c. 272 (Overbeck, 638) : Ttapà xijv y<xkx.r[v ttjv
[teyâXrjV ’AGy]v&v — vjv àpiaxEÏov 7] 7roXtç xoù Ttpo; xoùç papêàpouç ttoXIjaqu, Sovxmv xàjv
'EXXVjvwv xà ypTjiAaxa xaùx’, àvE'0ï)x£v. Il doit y avoir là un souvenir précis de l’inscription
dédicatoire en vers.
4- Pausanias, I, 28, 2 ; Scholiaste de Démosthène, Contre Androtion, c. i3.