SUR DES FRESQUES IGNORÉES DE MANTEGNA
Mantegna relève un peu de
l’archéologie française. Ses
qualités et ses défauts sont les
nôtres ; Poussin l’admirait
beaucoup ; le Louvre est le
musée du monde où il est le
mieux représenté. Quand
nous le rencontrons à l’étran-
ger, nous croyons reconnaître
un compatriote ; je ne sais
santa anastasia et le pont de pierre quel accent révèle la parenté
A VER0NE spirituelle: une pensée mé-
thodique dans un dessin précis, de l’action plutôt que du rêve, plus d’histoire
que de couleur, du « jugement partout », comme le demandait Poussin ;
voici un « classique » de chez nous.
Nous le trouvons à Padoue, à Mantoue, à Vérone. A Vérone, il peignit la
Vierge fameuse dite de San Zeno. Si l’on en croit Vasari, il peignit aussi
dans cette ville, les façades de plusieurs maisons. Les guides et les historiens
modernes sont d’accord pour dire qu’il ne reste rien de ces décorations. Mais
il est un ensemble de fresques, dans l’église Santa Anastasia, que Vasari a
ignorées et que, par suite, les historiens et guides modernes ont oublié de
regarder ; ces fresques, nous le verrons, sont bien de belles et bonnes pein-
tures de Mantegna.
I
Faisons d’abord nos dévotions à la Vierge illustre de San Zeno1. Cette
i. V. Gazette des Beaux-Arts., 1886, t. I, p. i4.
Mantegna relève un peu de
l’archéologie française. Ses
qualités et ses défauts sont les
nôtres ; Poussin l’admirait
beaucoup ; le Louvre est le
musée du monde où il est le
mieux représenté. Quand
nous le rencontrons à l’étran-
ger, nous croyons reconnaître
un compatriote ; je ne sais
santa anastasia et le pont de pierre quel accent révèle la parenté
A VER0NE spirituelle: une pensée mé-
thodique dans un dessin précis, de l’action plutôt que du rêve, plus d’histoire
que de couleur, du « jugement partout », comme le demandait Poussin ;
voici un « classique » de chez nous.
Nous le trouvons à Padoue, à Mantoue, à Vérone. A Vérone, il peignit la
Vierge fameuse dite de San Zeno. Si l’on en croit Vasari, il peignit aussi
dans cette ville, les façades de plusieurs maisons. Les guides et les historiens
modernes sont d’accord pour dire qu’il ne reste rien de ces décorations. Mais
il est un ensemble de fresques, dans l’église Santa Anastasia, que Vasari a
ignorées et que, par suite, les historiens et guides modernes ont oublié de
regarder ; ces fresques, nous le verrons, sont bien de belles et bonnes pein-
tures de Mantegna.
I
Faisons d’abord nos dévotions à la Vierge illustre de San Zeno1. Cette
i. V. Gazette des Beaux-Arts., 1886, t. I, p. i4.