Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 6.1922)

LA PEINTURE ITALIENNE

DES XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES

A L’EXPOSITION DE FLORENCE

octobre 1919 le roi d’Italie restitua à l’État tous
les palais royaux, sauf ceux de Rome et de
Turin, et, dans sa lettre au président du Con-
seil, invita le gouvernement et les municipalités
à « y exposer dignement les trésors de notre
art». La municipalité de Florence, qui, en 1911,
avait organisé au Palais Vieux l’exposition du
Portrait italien, demanda à ceux qui y avaient
consacré leur activité d’en préparer une autre,
qui lut aussi riche et aussi originale, dans le
palais Pitti1.

C’est ainsi qu’ont été recueillies dans cinquante salles onze cents tableaux
des deux siècles les moins étudiés et les moins connus de la peinture italienne,
depuis Caravage jusqu’à Tiepolo, tableaux venus de tous les points d’Italie
et d Europe.

Jusqu’à présent les historiens de l’art se sont très peu occupés de la pein-
ture italienne du xvuc siècle ; ils ne lui ont même pas accordé une curiosité
sympathique, et cela pour quatre raisons essentielles. C’est d’abord sur

1. Inaugurée par le roi le 20 avril, l’exposition, placée sous la présidence du maire de
Florence, M. Antonio Garbasso, a été organisée par un comité composé de MM. Ugo Ojetli,
président, le comte Carlo Gamba, vice-président, Giovanni Poggi, directeur des Musées
de Toscane, Dami et Tarcbiani, inspecteurs des Musées de Florence. L’exposition restera
ouverte jusqu’au 3 novembre.