NOTES SUR LA SCULPTURE ROMANE
EN BOURGOGNE
ans un article récent de la Gazette des Beaux-
Arts' consacré à la sculpture romane en
Bourgogne, M. A. Kingsley Porter juge
assez sévèrement les méthodes scientifiques
suivies par les archéologues français. A en
croire M. Porter, ces savants, n’ayant pas
une tâche aussi facile que leurs confrères
d’Espagne ou d’Italie, deux pays dont les
monuments du Moyen âge sont bien datés grâce à des inscriptions et des
textes nombreux, ont créé de toutes pièces des classements fondés sur leur
seul sentiment esthétique ; quant aux rares documents qu’ils peuvent parfois
rencontrer et qui devraient servir de guides à leurs travaux, ils les sou-
mettent, au contraire, aux règles intangibles de leurs théories plus ou moins
arbitraires. Un monument par hasard se trouve-t-il daté par une chronique,
ils ne tiennent compte de cette date que si elle entre dans le cadre qu’ils ont
tracé une fois pour toutes ; sinon ils l’abandonnent et décrètent qu’elle ne
peut s’appliquer à l’édifice qu’ils ont sous les yeux et qu’elle concerne une
construction qui aurait précédé celui-ci.
Nous avons voulu nous rendre compte si ces reproches avaient quelque
fondement pour la région de la France étudiée par M. Porter et qui contient
quelques-unes de nos plus belles églises romanes. Cette enquête, conduite
auprès des monuments eux-mêmes aussi bien que des textes qui s’y réfèrent,
nous a amené à constater que si quelques érudits, dans des articles de i.
i. V. Gazette des Beaux-Arts, 1920, t. II, p. 73-94.
EN BOURGOGNE
ans un article récent de la Gazette des Beaux-
Arts' consacré à la sculpture romane en
Bourgogne, M. A. Kingsley Porter juge
assez sévèrement les méthodes scientifiques
suivies par les archéologues français. A en
croire M. Porter, ces savants, n’ayant pas
une tâche aussi facile que leurs confrères
d’Espagne ou d’Italie, deux pays dont les
monuments du Moyen âge sont bien datés grâce à des inscriptions et des
textes nombreux, ont créé de toutes pièces des classements fondés sur leur
seul sentiment esthétique ; quant aux rares documents qu’ils peuvent parfois
rencontrer et qui devraient servir de guides à leurs travaux, ils les sou-
mettent, au contraire, aux règles intangibles de leurs théories plus ou moins
arbitraires. Un monument par hasard se trouve-t-il daté par une chronique,
ils ne tiennent compte de cette date que si elle entre dans le cadre qu’ils ont
tracé une fois pour toutes ; sinon ils l’abandonnent et décrètent qu’elle ne
peut s’appliquer à l’édifice qu’ils ont sous les yeux et qu’elle concerne une
construction qui aurait précédé celui-ci.
Nous avons voulu nous rendre compte si ces reproches avaient quelque
fondement pour la région de la France étudiée par M. Porter et qui contient
quelques-unes de nos plus belles églises romanes. Cette enquête, conduite
auprès des monuments eux-mêmes aussi bien que des textes qui s’y réfèrent,
nous a amené à constater que si quelques érudits, dans des articles de i.
i. V. Gazette des Beaux-Arts, 1920, t. II, p. 73-94.