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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 6.1922

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Nr. 1
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Reinach, Théodore: Deux „Athéna" en bronze
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https://doi.org/10.11588/diglit.24937#0039

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26

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

TETE ANTIQUE D A T II E N A , EN BRONZE
(Collection de M. Th. Reinach.)

rabattu surle visage qu’il couvrait tout entier, ces fenêtres, s’appliquant surles
deux yeux, laissaient la vision libre. Comment se fait-il donc qu’à travers
les œillères, dans leur position actuelle, on n’aperçoive pas, comme dans
d’autres monuments, les vagues de la chevelure? C’est que, suivant une
coutume assez fréquente dans les représentations de déesses guerrières,
le heaume métallique ne porte jjas directement sur le crâne : il en est séparé

par une calotte en cuir
uni qu’on discerne dans
le creux des oeillères et
dont les extrémités sail-
lantes pointent dans les
angles curvilignes for-
més par la rencontre de
la visière et du couvre-
nuque1.

Dernier détail digne
d’être relevé : deux petits
trous réguliers, et sûre-
ment antiques, sont forés
dans l’épaisseur du cou,
l’un à trois centimètres
au-dessous de l’oreille
droite, l’autre à deux cen-
timètres au-dessous dé la
gauche. Comme ce der-
nier n’est pas à l’aplomb
du lobe correspondant,
ces trous n’ont guère pu

servir de logement à des
rivets destinés à mainte-
nir des pendants d’oreille.
Je penserais plutôt à un
collier en or ou à une parure quelconque, et l’attrait du précieux métal n’aura
pas été étranger à la destruction de la statue dont notre tête seule a survécu2.
Cette tête, elle-même, a subi des destinées mouvementées. La surface

t . Cette calotte existe par exemple dans la tête Strogonoff(Brunn Bruckmann, n° 608)
qui offre plus d’une analogie avec la nôtre. Mais la règle n’est pas absolue : dans l’Athéna de
Dresde (ibid., n° 5qi), dont le style est du ve siècle, les mèches passent à travers les œillères.

2. Comparer, au Louvre, le gorgerin serré d’une statue cypriote (pl. 77, Brunn
Bruckmann") et le collier de perles d’une Parthénos (ibid., 516).
 
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