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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 6.1922

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Nr. 1
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Deschamps, Paul: Notes sur la sculpture romane en Bourgogne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24937#0087

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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de 1120, on rebâtit rapidement la nef; la grande majorité des chapiteaux
ont été exécutés pour cette nouvelle construction. Quelques-uns seulement
qui appartenaient à l’ancienne nef et que le feu avait épargnés furent rem-
ployés dans les deux dernières travées1.

*

# *

Nous résumerons, pour terminer, les observations qu’une visite aux monu-
ments romans de Bourgogne nous a permis de faire. L’évolution de la sculp-
ture pendant le cours du xie siècle fui extrêmement lente et jusqu’aux der-
nières années de ce siècle on ne constate guère de progrès. Une première
série de monuments appartiennent à ce temps; nous citerons le tympan de
Mont Saint-Vincent (Saône-et-Loire) sur lequel M. Portera bien fait d’attirer
l'attention, le portail de Fleury-la-Montagne (Saône-et-Loire), vers iog4 le
portail placé à l’entrée de la nef de Saint-Fortunat de Charlieu. Le portail
de Neuilly-en-Donjon (Allier), le tympan d’une porte du prieuré d’Anzy-le-
Duc (Saône-et-Loire) qui se trouve dans une ferme toute proche de l’église
de ce prieuré, peuvent dater de la même époque. On devine déjà dans les
sculptures de ces deux portails le parti, que prendront certains sculpteurs
bourguignons à Avallon, à Vézelay, àAulun, d’allonger démesurément leurs
figures.

L’église d’Anzy-le-Duc a de grands traits de ressemblance avec ce qui
nous reste de celle de Charlieu. On y retrouve, comme nous l’avons dit plus
haut, des chapiteaux tellement semblables que les uns semblent être les mou-
lages des autres et qu'il est presque impossible de les distinguer sur des
photographies. On voit, au revers du linteau du portail de ces deux églises,
une élégante frise de rinceaux. Mais le portail d’Anzy-le-Duc, bien que
présentant une certaine similitude avec celui de Charlieu, est beaucoup
mieux réussi et doit être d’un certain nombre d’années postérieur.

L’église Saint-Andoche de Saulieu, consacrée en 1119, probablement avant
d’être terminée comme c’était 1 habitude, possède un certain nombre de cha-
piteaux ornés de ces animaux fantastiques qui irritaient saint Bernard, d’au-
tres dont les scènes ont de grandes ressemblances avec celles qu’on voit aux
chapiteaux de la cathédrale d’Autun. Les évêques d’Autun étaient en même
temps abbés de Saulieu ; leurs artistes durent donc travailler aux deux
édifices.

1. Un témoin nous reste de l’incendie et des travaux qui en résultèrent : c’est un
médaillon sculpté, aujourd’hui placé au-dessus d’une grande arcade de la nef. 11 repré-
sente une femme couronnée, assise, et tenant d’une main un étendard et de l’autre un
monument. Cette ligure, qui symbolise l’Église, est entourée de cette légende : Sum modo
ftimosa sed ero post liaec speciosa.
 
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