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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
luttes avec la fabrique et des dettes envers ses ouvriers. Pour qu’il pût leur
faire honneur, la fabrique dut lui prêter 10000 livres destinées à payer les
arrérages de la rente perpétuelle et viagère qu’il avait contractée en faisant
l’acquisition (tant de ses propres deniers que de ceux provenant de la loterie
pendant qu'il en avait eu l’administration) de plusieurs maisons et hôtels
(entre autres l’Académie de Yendeuil) dont le terrain devait servir à former
la place et les rues nécessaires pour rendre les accès de 1 église plus faciles...
M. le curé, ajoutait-on, espère qu’après tous ses créanciers pleinement
acquittés, il lui restera au moins de libre la maison qu’il a fait construire
pour commencer la place entière à côté de l’église dont le plan a été ci-
devant agréé par Sa Majesté.
Elle ne devait pas lui rester, et ses derniers jours furent assombris par les
démêlés qu’il eut à ce sujet, ainsi que son successeur, avec sa fabrique. La
Ville de Paris, qui, selon un édit de juillet 1767, était tenue de contribuer
à la dépense de la place pour 45oooo livres, ne s’était d’ailleurs jamais sou-
ciée de le faire.
Le 26 thermidor an VIII (1800), Bonaparte adojda un plan réduisant
les proportions de la place, qui ne devait plus être que semi-circulaire; et
l’on commença la démolition de l’ancien séminaire, qu’un dessin de la col-
lection Destailleur nous montre en train de s’accomplir.
En 1808, nouveau plan, cette fois rectangulaire, qu’on résout, en 18 io,
de prolonger jusqu’à la rue du Pot-de-Fer. En 1811, la place fut achevée et
ornée de la joetite fontaine carrée qui a été depuis transportée dans le marché
Saint-Germain. Cette fontaine, dont les bas-reliefs étaient de Deparcieux,
est longuement décrite dans une petite plaquette qui ose s’intituler : Descrip-
tion exacte du monument élevé sur la place Saint-Sulpice, du grand portait
de cette paroisse et de l’intérieur de l’Eglise, par J.-P. Cailly. En 1816, une
ordonnance royale fît <( abandon au séminaire diocésain de Paris, du terrain
libre ayant appartenu au séminaire Saint-Sulpice, de la rue du Pot-de-Fer à
la rue Férou, ledit terrain placé entre les murs de clôture de l’ancien petit
séminaire et les limites de la place Saint-Sulpice », et Godde élevait le sémi-
naire actuel.
En 1836 seulement la place fut nivelée et plantée; en 18/17 l’alignement
était fixé, sans obligation de façades symétriques. C’était la fin des projets
de MM. Languet et Dulau : ni l’ancien, ni le nouveau régime n’avaient été
capables de donner à Paris une place digne de l’église et de lui.
EMILE MALBOIS
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
luttes avec la fabrique et des dettes envers ses ouvriers. Pour qu’il pût leur
faire honneur, la fabrique dut lui prêter 10000 livres destinées à payer les
arrérages de la rente perpétuelle et viagère qu’il avait contractée en faisant
l’acquisition (tant de ses propres deniers que de ceux provenant de la loterie
pendant qu'il en avait eu l’administration) de plusieurs maisons et hôtels
(entre autres l’Académie de Yendeuil) dont le terrain devait servir à former
la place et les rues nécessaires pour rendre les accès de 1 église plus faciles...
M. le curé, ajoutait-on, espère qu’après tous ses créanciers pleinement
acquittés, il lui restera au moins de libre la maison qu’il a fait construire
pour commencer la place entière à côté de l’église dont le plan a été ci-
devant agréé par Sa Majesté.
Elle ne devait pas lui rester, et ses derniers jours furent assombris par les
démêlés qu’il eut à ce sujet, ainsi que son successeur, avec sa fabrique. La
Ville de Paris, qui, selon un édit de juillet 1767, était tenue de contribuer
à la dépense de la place pour 45oooo livres, ne s’était d’ailleurs jamais sou-
ciée de le faire.
Le 26 thermidor an VIII (1800), Bonaparte adojda un plan réduisant
les proportions de la place, qui ne devait plus être que semi-circulaire; et
l’on commença la démolition de l’ancien séminaire, qu’un dessin de la col-
lection Destailleur nous montre en train de s’accomplir.
En 1808, nouveau plan, cette fois rectangulaire, qu’on résout, en 18 io,
de prolonger jusqu’à la rue du Pot-de-Fer. En 1811, la place fut achevée et
ornée de la joetite fontaine carrée qui a été depuis transportée dans le marché
Saint-Germain. Cette fontaine, dont les bas-reliefs étaient de Deparcieux,
est longuement décrite dans une petite plaquette qui ose s’intituler : Descrip-
tion exacte du monument élevé sur la place Saint-Sulpice, du grand portait
de cette paroisse et de l’intérieur de l’Eglise, par J.-P. Cailly. En 1816, une
ordonnance royale fît <( abandon au séminaire diocésain de Paris, du terrain
libre ayant appartenu au séminaire Saint-Sulpice, de la rue du Pot-de-Fer à
la rue Férou, ledit terrain placé entre les murs de clôture de l’ancien petit
séminaire et les limites de la place Saint-Sulpice », et Godde élevait le sémi-
naire actuel.
En 1836 seulement la place fut nivelée et plantée; en 18/17 l’alignement
était fixé, sans obligation de façades symétriques. C’était la fin des projets
de MM. Languet et Dulau : ni l’ancien, ni le nouveau régime n’avaient été
capables de donner à Paris une place digne de l’église et de lui.
EMILE MALBOIS