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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Albert Muséum, et maintenant déposée à la National Gallery de Londres, si
curieusement signée : « Lo Fil de Mestre Rodrigo » ; le Christ devant Pilate du
Musée de Valence, et les épisodes de la Vie de saint Denys à la cathédrale de
cette ville, révèlent suffisamment un praticien tout à fait secondaire, dont
le dessin faible, le modelé inconsistant, les attitudes maniérées et les expres-
sions caricaturales, ne dépassent guère la moyenne des productions d'ordre
courant des écoles primitives aragonaise ou Valencienne de cette époque. Il
n’est pas jusqu’à la rédaction si modeste de la signature de ce peintre qui ne
trahisse le sentiment de sa propre infériorité vis-à-vis de son père.
Celui-ci paraît avoir joui d'une notoriété véritable de 1464 à i/iqo, et cette
circonstance ajoute encore aux raisons qui lui font donner la Vierge du che-
valier de Monlesa.
Car, quelques réserves que nous ayons faites sur le bien fondé de cette
attribution, le tableau n’en reste pas moins du plus haut intérêt à tous égards.
Ses qualités remarquables, tant dans le dessin des personnages que dans
l’équilibre de la composition et l’harmonie des couleurs, sont d’un maître. A
un autre point de vue, il comble une lacune importante au Prado qui ne
possédait jusqu’alors rien en ce genre. Aussi ce musée doit-il être grande-
ment félicité de cette acquisition.
MARCEL NICOLLE
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Albert Muséum, et maintenant déposée à la National Gallery de Londres, si
curieusement signée : « Lo Fil de Mestre Rodrigo » ; le Christ devant Pilate du
Musée de Valence, et les épisodes de la Vie de saint Denys à la cathédrale de
cette ville, révèlent suffisamment un praticien tout à fait secondaire, dont
le dessin faible, le modelé inconsistant, les attitudes maniérées et les expres-
sions caricaturales, ne dépassent guère la moyenne des productions d'ordre
courant des écoles primitives aragonaise ou Valencienne de cette époque. Il
n’est pas jusqu’à la rédaction si modeste de la signature de ce peintre qui ne
trahisse le sentiment de sa propre infériorité vis-à-vis de son père.
Celui-ci paraît avoir joui d'une notoriété véritable de 1464 à i/iqo, et cette
circonstance ajoute encore aux raisons qui lui font donner la Vierge du che-
valier de Monlesa.
Car, quelques réserves que nous ayons faites sur le bien fondé de cette
attribution, le tableau n’en reste pas moins du plus haut intérêt à tous égards.
Ses qualités remarquables, tant dans le dessin des personnages que dans
l’équilibre de la composition et l’harmonie des couleurs, sont d’un maître. A
un autre point de vue, il comble une lacune importante au Prado qui ne
possédait jusqu’alors rien en ce genre. Aussi ce musée doit-il être grande-
ment félicité de cette acquisition.
MARCEL NICOLLE