Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mots.

X- 3.

On s'abonne : à Anvers, chez Kornicker et Tessaro ,
éditeurs; à Bruxelles, chez Decq et Muouardt; à Garni,
chez Hoste ; à Liège, chez De Suer ; Pour les autres vil-
les, chez tous les horaires. Pour l'Allemagne: R. Wei-
gel; Leipzig. Pour la France : Ve Renouard, Paris.
Pour la Hollande : Martwus Nyhoff, à La Haye. Pour
l'Angleterre et l'Irlande : chez Barthés et Lowell,

SOMMAIRE : Conservation des tableaux; circulaire du
Ministre de l'Intérieur. — Entrefilets. — Correspondance
particulière : Evreux. — Peintures murales ■ Eglise de
Notre-Dame à St. Nicolas. — Sur Gonzal'es Coques,
Ryckaert et Van Kessel. — Musée des académiciens d'An-
vers, œuvres nouvelles. — Société d'artistes Belges: qua-
trième exposition. — Nouvelles d'atelier. — Annonces.

CONSERVATION DES TABLEAUX.

La circulaire suivante sur laquelle nous appelons l'at-
tention, vient d'être adressée par M. le ministre de
l'Intérieur aux Gouverneurs de province. Elle est un
guide excellent pour les administrations puhliques qui,
dans les villages surtout, laissent, faute de conseils ou
d'expérience, périr des tableaux de grande valeur.

Bruxelles, le 20 Janvier 1862.
Monsieur le Gouverneur,

Les précautions que la conservation des
tableaux exige, sont simples et d'une exécu-
tion facile. L'expérience prouve cependant
qu'un grand nombre d'administrations pu-
bliques les ignorent ou les perdent de vue.

Souvent, en effet, la Commission des mo-
numents est appelée à constater le déplorable
état dans lequel se trouvent des œuvres im-
portantes, soit à défaut de soins, soit par
suite de mesures inintelligentes.

A ma demande, cette commission a résumé
les points qui doivent être spécialement si-
gnalés à des admistrations communales, des
conseils des hospices et des bureaux de mar-
guilliers.

1° L'humidité est, pour les productions du
pinceau, l'un des agents les plus actifs de
destruction : elle difforme les panneaux ou
consomme la toile et fait éclater la peinture

Belgique. — 15 Février 1862.

14 Great Marlborough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne ,
10 fr. — France, 11 fr. — Hollande, S fl. —Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Tout
abonnement donne droit à une annonce de 15 lignes,
répétée 2 fois dans l'année. — Annonces 20 c. la ligne.

par écailles. Il faut toujours que Pair circtde
derrière l'étendue entière d'un tableau. Une
légère charpente en bois peut être utilement
établie pour préserver une œuvre de grande
valeur, des inconvénients que présente la
proximité d'un mur souvent humide et quel-
quefois complètement salpêtre.

2° L'action du soleil est funeste et rapide.
Les ravages qu'il cause sont profonds et par-
fois irréparables.

Des réclamations fréquentes se sont élevées
contre l'habitude de placer des rideaux de-
vant les tableaux. On peut, jusqu'à un certain
point, obtenir un résultat équivalent en pla-
çant des stores aux fenêtres par lesquelles le
soleil pénètre ou en couvrant le vitrage d'une
couleur blanchâtre et mate.

3° Autant que possible, il faut éloigner les
cierges des tableaux.

La fumée grasse de ces cierges forme, avec
la poussière et l'humidité, une matière gluan-
te qui ternit bientôt l'éclat de la couleur.

Le voisinage des cierges donne naissance
à d'autres accidents, et l'on pourrait citer des
tableaux qui ont été troués par les éteig-
noirs ou endommagés par la chute de gouttes
de cire brûlante.

4° La poussière ,et les traces d'humidité
doivent être enlevées à de fréquentes reprises
et avec une délicatesse infinie. On doit, pour
cette opération, employer du linge lin hors
d'usage ou des morceaux de vieux foulard.
Il faut éviter surtout l'application d'une huile
quelconque destinée à rendre aux tableaux
un éclat momentané. Cette huile s'imbibe
dans la couleur, dans la toile ou dans le pan-
neau , et il devient impossible d'empêcher
l'ouvrage de pousser, chaque jour davantage,
au noir. L'huile employée dans ces conditions

Quatrième Année.

— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom, imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscription,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nal des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

exerce sur la toile une influence désastreuse.

Il ne faut permettre qu'aux hommes de
l'art de laver et de nettoyer les tableaux.
L'opération du nettoyage est celle qui détruit
le plus d'ouvrages, elle est sans contredit
très dangereuse. Les uns se croient assez
éclairés pour la tenter et sacrifient des chefs-
d'œuvre ; d'autres se vantent de posséder des
secrets et leur travail a le même résultat fu-
neste.

L'emploi du savon a toujours des consé-
quences fâcheuses et doit être invariablement
proscrit.

S" Le choix du vernis est une question
sérieuse. On ne peut se mettre assez en garde
contre les compositions employées depuis le
renchérissement considérable de la gomme-
mastic. Un mauvais vernis fait gercer toute
la superficie d'un tableau et parfois le perd
pou!' toujours. Le vernis doit, en général,
être rafraîchi au bout de dix ans environ,
afin d'empêcher la chancissure et le dessè-
chement de la couleur qui précède la produc-
tion des écailles.

Un tableau qui n'est pas protégé par le
vernis, se couvre de poussière, que l'humi-
dité de l'air y fixe ensuite et fait pénétrer
dans tous les pores, de manière à modifier
le ton général et à augmenter les chances de
destruction. Le vernis ne peut être appliqué
que par des hommes compétents.

Je viens d'indiquer, Monsieur le Gouver-
neur, quels sont les soins, pour ainsi dire
journaliers, que les tableaux anciens récla-
ment.

Il serait difficile de dire quels sont les
travaux de restauration qu'il importe d'exé-
cuter dans tous les cas particuliers qui peu-
vent se présenter.
 
Annotationen