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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. A. SIRET, MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

N° 19.

On s'abonne : à Anvers, chez Kornicker et Tessaro,
éditeurs; à Bruxelles, chez Decq et Muquardt; à Gand,
chez Hoste ; à Liège, chez De Soer ; Pour les autres vil-
les, chez tous les lihraires. Pojir l'Allemagne : R.Weigel,
Leipzig. Heberle, Cologne. Pour la France : Ve Renouard,
Paris. Pour la Hollande : Martinus Nyhoff, à La Haye,
Pour l'Angleterre et l'Irlande ; chez Barthès et Loyvell ,

SOMMAIRE ; A propos de nationalité. ^- La commis^
sion royale des monuments, — Biographie nationale. —
Correspondances particulières : Bruxelles; Mons. — Sur
les erreurs bizarres de quelques biographes. — te Comtes
d'Egmonl et de Bornes, groupe par Fraikin. — Congrès
des sciences sociales. — Nouvelles d'atelier, — Annonces.

A PROPOS DE NATIONALITÉ.

S'il est de par le monde un sentiment sacré
et digne de respect, c'est à coup sûr l'amour
ardent qu'un peuple ressent pour le sol qui
l'a vu naître, pour le sol qu'il a arrosé de son
sang et de ses sueurs, pour le sol qui couvre
les tombes de ses aïeux et qui abrite le ber-
ceau de ses enfants. Chez le pauvre sauvage
comme chez les nations les plus civilisées,
l'amour de la patrie est une des vertus les
plus nobles, une de celles qui ont le plus de
droit à l'admiration et à la vénération de qui-
conque sent un cœur battre dans sa poitrine.

Depuis que les vaillantes peuplades belges
résistaient les dernières au César d'autrefois,
alors que depuis longtemps les Caulois et les
Francs avait accepté le joug romain, jusqu'au
jour où nous sommes, les descendants d'Am-
biorix et d'Induliomar n'ont cessé, à travers
les siècles, de mourir pour défendre ou acqué-
rir leur liberté et leur indépendance. A force
de courage, de persévérance et de sang versé,
la patrie a enfin été conquise. Inutile de dire
qu'un bien qui a coûté si cher et qu'il a fallu
tant de siècles pour obtenir, est devenu mille
fois plus précieux encore si c'est possible.
C'est ce qu'ont compris les diverses nations
de l'Europe, car elles ont fini par rendre un
hommage sincère aux efforts des Belges. La
France même, longtemps récalcitrante, nous
ne savons d'honneur pas pourquoi, puisque

Belgique. — 15 Octobre 18G2.

14 Great Marlliorough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an, 8 fr. — Étranger (port compris), —Allemagne,
10 fr. — France, 11 fr. — Hollande, 5 fi. — Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. -*■ Tout
abonnement donne droit à une annonce de iS lignes,
répétée 2 fois dans l'année. — Annonces 20 c. la ligne.

tant de raisons de sympathie existent entre
elle et nous, la France a fini par s'exécuter
et par applaudir sincèrement; témoins les
articles remarquables publiés récemment par
le Journal des Débats, la Revue des Deux
Blondes, le Temps et autres principaux orga-
nes de la presse française. Pourquoi faut-il
qu'il y ait encore des ombres au tableau?
pourquoi faut-il que nous trouvions dans une
Revue que nous estimons, la Correspondance
littéraire, signée d'un nom honorable, M. Amé-
dée Roux, une phrase comme celle-ci :

« On sait que les Belges sont singulière-
» ment chatouilleux à l'endroit de leur PRÉ-
» TENDUE nationalité.... »

(Critique de l'Histoire de Philippe II, de
Prescott, traduite par MM. Renson et Ithier.
Bruxelles, A. Lacroix etc. Correspondance
littéraire, VI* année, n° 11, p. 336).

Que M. Roux relève les innombrables idio-
tismes wallons, comme il les appelle, des
deux auteurs belges, c'est son droit; que
sa critique soit piquante, sévère, acerbe,
dépourvue même de toute bienveillance,
comme certains passages nous paraissent
l'être, c'est bien encore, il serait puéril de
s'en plaindre. Mais de là à insulter tout un
peuple dans ce qu'il a de plus cher, de plus
sacré, dans l'objet de son culte et de son
amour, dans cette patrie indépendante pour
laquelle il a versé le plus pur de son sang,
il y a un abîme. Insulter plus fort que soi
témoigne peut-être de quelque courage, insul-
ter aussi fort que soi n'est qu'une impru-
dence, mais insulter moins fort que soi....
non, n'allons pas si loin, faisons taire cette
juste indignation qui remplit notre âme, et
disons encore une fois que cet écrivain aura
parlé avant de réfléchir. S.

Quatrième Année.

— Pour tout ce qui regarde l'administration, la rédac-
tion ou les annonces, s'adresser à J. Edom , imprimeur
à St. Nicolas , (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir).
Les lettres et paquets devront porter pour suscripUoo,
après l'adresse principale : « Pour la direction du Jour-
nul des Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

LA COMMISSION ROYALE DBS MONUMENTS.

La Commission Royale des monuments s'est
réunie en séance générale le 30 Septembre
dernier au palais ducal, à Bruxelles.

Nous ne comprenons pas que l'on puisse
songer sérieusement à traiter en une seule
séance de quelques heures des questions à la
solution desquelles sont attachées les desti-
nées de l'archéologie et, jusqu'à un certain
point, de l'architecture en Belgique. Il y a là
nu vice radical qu'il importe de faire dispa-
raître. Nous ne citerons point toutes les ques-
tions du programme et nous nous bornerons
à n'en mentionner qu'une seule dont l'impor-
tance n'échappera pas à nos lecteurs : « Quel-
les mesures législatives et administratives con-
viendrait-il de prendre pour assurer la conser-
vation des monuments et des objets d'art ap-
partenant aux administrations publiques. »
On conviendra avec nous que cette question,
grosse de ténèbres et de difficultés, demande
un long examen et une discussion approfon-
die. L'ordre du jour portait aussi la lecture
de neuf rapports annuels, plus l'examen des
propositions définitives de la commission cen-
trale concernant la rédaction d'un inventaire
général des monuments et objets d'art. Voilà,
sans compter le reste, un programme des
plus lourds et nous croyons que si l'on veut
l'exécuter, il faut que les commissions pro-
vinciales attaquent sérieusement la besogne
et viennent l'année prochaine avec des réso-
lutions qui ne seront plus qu'à discuter som-
mairement et à soumettre à l'appréciation de
l'assemblée générale. Celle-ci doit être en
quelque sorte la consécration publique des
travaux annuels des comités provinciaux et
non pas une assemblée délibérante où tout
est remis en question.
 
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